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Bravi!

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
06/08/2009 -  et 19 (Bury St. Edmunds), 25 (Langeland), 28 (Genève) juillet 2009
Franz Schubert : Quatuor n° 14 «Der Tod und das Mädchen», D. 810
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 8, opus 59 n° 2

Quatuor Belcea: Corina Belcea, Laura Samuel (violon), Krzysztof Chorzelski (alto), Antoine Lederlin (violoncelle)


Le Quatuor Belcea (© Sheila Rock)



Que faut-il pour former un bon quatuor? Si elle est assez simple à décrire, la recette est beaucoup moins facile à appliquer, mais le Quatuor Belcea semble avoir réussi à trouver le bon dosage, à en juger par ce concert donné aux Bouffes du Nord: un violoncelle impeccable (Antoine Lederlin), une charnière centrale à toute épreuve, avec l’altiste Krzysztof Chorzelski et Laura Samuel au second violon, ne faisant qu’un avec le premier violon, Corina Belcea, à la fois virtuose et leader mais ne cédant jamais à la tentation du cavalier seul. Fondée voici quinze ans à Londres, la formation a ainsi acquis une rare homogénéité instrumentale, avec quatre musiciens de très haut niveau, dont les individualités parviennent à s’exprimer tout en préservant la cohésion et le dialogue inhérents au genre.


De telles qualités, auxquelles il faut ajouter une mise en place époustouflante, pourraient laisser craindre un jeu plus soucieux de technique que d’expression. Il n’en est rien, ce que montre d’emblée le Quatorzième quatuor «La Jeune Fille et la Mort» (1824) de Schubert: rugueuse, grondante, animée par de multiples inflexions mais sans le moindre soupçon d’affectation, l’interprétation frappe par sa variété de climats, par un large éventail de nuances dynamiques mais aussi par un fort sens dramatique.


Avançant avec assurance mais sans arrogance, la démonstration se poursuit en seconde partie par le Huitième quatuor (1806) de Beethoven: énergie et couleurs continuent de dominer, mais cet engagement, s’il paraît parfois presque rageur et hargneux, est tout sauf brouillon, mettant en valeur ce que l’écriture peut posséder d’abrupt et de heurté (Allegro initial), de rustique (trio de l’Allegretto) ou de rebondissant (Presto final), tandis que le Molto adagio atteint les cimes des derniers quatuors. Et Alain Meunier, directeur du Concours de quatuors à cordes de Bordeaux, de s’exclamer «Bravi!».


Que dire de plus, en effet? Qu’après ces deux monuments du répertoire, la fatigue ne se fait nullement sentir, ni pour le public, ni pour les Belcea, qui se jouent des difficultés du dernier mouvement du Onzième quatuor «Serioso» (1810).


Le site du Quatuor Belcea



Simon Corley

 

 

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