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L’amour, toujours

Paris
Salle Pleyel
06/05/2009 -  
Leonard Bernstein : Sérénade d’après «Le Banquet» de Platon – Danses symphoniques de «West side story»
Ernest Chausson : Poème de l’amour et de la mer, opus 19

Waltraud Meier (mezzo), Svetlin Roussev (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Waltraud Meier (© Nomi Baumgartl)



Opposition des extrêmes, pour ce programme de l’Orchestre philharmonique de Radio France, entre l’exubérance de Bernstein et la mélancolie de Chausson, mais avec un fil conducteur: l’amour, toujours, de Platon à un Roméo et Juliette contemporain en passant par la langueur «fin de siècle» des poésies de Maurice Bouchor.


Dialogue sur l’amour, Le Banquet a inspiré à Bernstein sa Sérénade (1954) pour violon, cordes, harpe et percussion. Premier violon solo du Philhar’ depuis 2005, Svetlin Roussev s’était auparavant illustré dans plusieurs concours, en particulier par un quatrième prix à Indianapolis (1998) puis un troisième prix au Long-Thibaud (1999): sa virtuosité n’est pas de trop dans cette œuvre créée par Isaac Stern, mais il y apporte également sa finesse et sa sensibilité coutumières. Si l’œil était agacé, voici trois semaines, par les déplacements sur scène d’une technicienne, caméra sur l’épaule, la retransmission en direct sur Arte Live Web, dont il y a par ailleurs tout lieu de se réjouir, peut présenter d’autres inconvénients pour les spectateurs: durant les passages pianissimo, les instructions que reçoit l’opérateur d’une caméra fixe au travers de son casque peuvent venir perturber l’écoute – heureusement pas durant le bis offert par le violoniste bulgare, l’Adagio initial de la Première sonate de Bach, d’une émouvante limpidité, avec un minimum de vibrato.


Après la face «sérieuse» du compositeur, place au divertissement, avec les Danses symphoniques de «West side story» (1957)? Voire, car chez Bernstein plus encore que chez d’autres, il n’est pas aisé de tracer la frontière entre les genres et les styles. Le cor anglais Stéphane Suchanek se lève pour exercer ses talents au sifflet à roulette, les musiciens claquent des doigts et crient les rituels «Mambo!»: spectaculaire et décontractée, la recette fonctionne toujours aussi bien auprès du public et, moins d’une semaine après le National (voir ici), le Philhar’ doit reprendre l’irrésistible Mambo, avec le trompettiste Bruno Nouvion debout pour chauffer encore un peu plus ses camarades et la salle. Mais quand il ne transforme pas l’orchestre en big band déchaîné, Myung-Whun Chung sait aussi faire ressortir la grâce du Scherzo ou du Cha-Cha.


Entre-temps, la seconde partie de la soirée s’était ouverte sur le Poème de l’amour et de la mer (1892) de Chausson. Waltraud Meier demeure l’une des favorites du public parisien, qui pourra la retrouver dès la rentrée prochaine dans la reprise de Wozzeck à l’Opéra Bastille. Il est vrai qu’à cinquante-trois ans et malgré quelques signes de fragilité, la mezzo allemande conserve une grande partie de ses qualités vocales, à commencer par son timbre si caractéristique, mais aussi et surtout une parfaite musicalité: noblesse plutôt que pathos, jamais la pudeur inconsolable de Chausson n’est trahie, même si la diction et la clarté du texte laissent grandement à désirer.


Le site de Waltraud Meier



Simon Corley

 

 

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