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Un orchestre de solistes

Paris
Cité de la musique
05/27/2009 -  et 26 (Toulouse), 28* (Paris), 29 (London) mai 2009
Maurice Ravel : Le Tombeau de Couperin
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour piano n° 1, opus 35
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 3 «Ecossaise», opus 56

Denis Matsuev (piano), Nicholas Thompson (trompette)
Chamber Orchestra of Europe, Semyon Bychkov (direction)


S. Bychkov (© Sheila Rock)


La Philharmonie de Paris n’est certes pas encore sortie de terre, mais parmi les questions que soulève ce projet se pose d’ores et déjà celle du public. Donné il est vrai deux soirs de suite, le programme guère aventureux d’une des meilleures formations du moment avec un soliste et un chef renommés n’est pas parvenu à remplir les 1000 places de la grande salle de la Cité de la musique, tant s’en faut. Et l’abandon de Pleyel au profit de la porte de Pantin n’est pas qu’une question d’habitudes ou de sociologie, mais aussi simplement d’infrastructures. Celles-ci devront impérativement être adaptées, car à l’heure actuelle, le parking public de la Cité de la musique affiche complet dès lors que le Zénith (6000 places) présente au même moment un spectacle, sans compter le Trabendo voisin (700 places): dès lors, certains n’ont pu que constater à leurs dépens qu’il n’est guère recommandé de venir en voiture pour assister à un concert à la Cité de la musique.


Pour sa dernière visite de la saison à Paris, initialement annoncée avec Youri Temirkanov, c’est avec Semyon Bychkov que l’Orchestre de chambre d’Europe se produit. Sans estrade ni baguette, le chef principal de l’Orchestre de la Radio de Cologne aborde Le Tombeau de Couperin (1917/1920) de Ravel de façon très allante, au point de paraître plus virtuose que poétique: une impression que conforte un ensemble de solistes à la sonorité raffinée et moelleuse, mais qui ne réfrènent pas toujours leur tendance à sortir du rang.


Dans le Premier concerto (1933) de Chostakovitch, Denis Matsuev frappe une fois de plus par son exceptionnelle aisance digitale, qui contribue ici à arrondir les angles, particulièrement dans le Lento, plus nettement romantique qu’à l’habitude, tandis que les mouvements rapides auraient gagné à être davantage articulés. Le pianiste russe s’amuse tout autant avec l’un de ses bis favoris, Une Tabatière à musique (1893) de Liadov.


En seconde partie, la Troisième symphonie «Ecossaise» (1842) confirme la qualité instrumentale de l’Orchestre de chambre d’Europe, malléable mais aussi brillantissime dans le fameux Vivace non troppo. A la tête d’un effectif restreint (trente-deux cordes), Bychkov ne se perd ni dans d’hypothétiques brumes calédoniennes, ni dans des textures sombres et touffues, ni même dans la pompe de la péroraison, adoptant une direction transparente et tout aussi rapide que dans Ravel, parfois à la limite de confondre vitesse et précipitation, violence et brutalité. Mais son interprétation, enchaînant attacca comme il se doit les quatre mouvements, ne manque pas de générosité (Adagio) et rajeunit une partition dont on n’a décidément jamais fini de découvrir toutes les facettes. Un beau succès qui appelle un bis, le bref Andante de la Cinquième symphonie «Reformation» (1829).


Le site de Semyon Bychkov
Le site de Denis Matsuev



Simon Corley

 

 

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