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Nouvelles d’Oslo Paris Théâtre des Champs-Elysées 05/19/2009 - et 13 (Oslo), 14 (Baden-Baden), 16 (Wien), 20 (London), 26 (Düsseldorf) Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9, H. 95
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon n° 2, opus 64
Béla Bartók : Le Prince de bois, opus 13, sz. 60
Maurice Ravel : La Valse
Anne-Sophie Mutter (violon)
Oslo Filharmoniske Orkester, Jukka-Pekka Saraste (direction)
Anne-Sophie Mutter (© Anja Frers/DG)
Dans le grand carrousel des orchestres étrangers au Théâtre des Champs-Elysées, la venue du Philharmonique d’Oslo, qui accomplit actuellement une tournée européenne de près de deux semaines, apporte une touche indéniablement originale. La relative rareté des visites de la formation norvégienne en France, précédemment entendue en février 2006 au Festival Présences, aurait donc suffi à justifier l’intérêt de cette soirée, mais s’y ajoutait la curiosité d’entendre en concert un ensemble dont la réputation s’est faite, notamment au disque, durant le long mandat (1979-2002) du Letton Mariss Jansons, avec lequel il s’est d’ailleurs produit en avril 2000 avenue Montaigne (voir ici).
Jukka-Pekka Saraste, directeur musical depuis 2006, débute par le Le Carnaval romain (1844) de Berlioz, qui, davantage que sa direction assez raide et sérieuse, presque martiale, fait valoir les qualités collectives de son orchestre. Anne-Sophie Mutter, dont l’ex-mari, André Previn, fut le prédécesseur de Saraste à Oslo, a choisi le Second concerto pour violon (1844) de Mendelssohn, achevé la même année que l’ouverture de Berlioz. Générosité ou cabotinage? Chacun se fera son idée, mais l’engagement indéniable de la violoniste allemande, drapée dans un éclatant fourreau bleu lagon, se traduit par des dérapages tant techniques qu’expressifs, comme sa manière très appuyée de glisser d’une note à l’autre. L’étendue de sa palette sonore et son très large ambitus de nuances dynamiques demeurent fascinants, mais elle les exploite à plusieurs reprises de façon délibérément étrange, tel ce passage détimbré et à l’intonation contestable, immédiatement avant la cadence du premier mouvement. A ses partenaires de suivre tant bien que mal ces humeurs, y compris les variations de tempo. En bis, elle annonce en anglais un hommage à son mentor, Herbert von Karajan: l’inévitable Sarabande de la Deuxième partita de Bach, qu’elle avait déjà donnée après le Concerto de Beethoven en janvier 2008 à Pleyel lors d’un concert marquant le centenaire de sa naissance. Qu’importe, elle le dédie cette fois-ci au cent-unième anniversaire du chef autrichien, qui se serait sans doute fort bien accommodé de cet empire du legato, du vibrato et du rubato.
Après cette première partie traditionnelle, la seconde renonce au triptyque ouverture/concerto/symphonie pour proposer deux œuvres d’inspiration chorégraphique. Plutôt que de recourir aux deux Suites que Bartok a lui-même tirées de son Prince de bois (1916), les chefs préfèrent décidément pratiquer eux-mêmes des coupures dans ce ballet: après Philippe Jordan, quatre jours plus tôt à Pleyel (voir ici), qui en avait conservé près de quarante minutes, Saraste réduit les cinquante-cinq minutes de la version intégrale à une petite demi-heure, sacrifiant notamment deux des sept danses. Autant Jordan avait souligné la dimension straussienne du propos, autant le chef finlandais – plus carré, plus objectif, plus lisible, impression que conforte sans doute l’acoustique du Théâtre des Champs-Elysées – fait ressortir les éléments déjà typiquement bartokiens du langage.
Le programme se conclut comme il avait commencé, avec un «tube» de la musique symphonique française: sobre et contrôlée, La Valse (1920) de Ravel manque de folie et sans doute même d’élan et de souplesse, tandis que l’orchestre, sans déployer de séduction particulière, confirme toutefois une belle solidité. Comme il se doit, le bis cultive la fibre patriotique: non pas Grieg, mais une paisible pièce de Geirr Tveitt (1908-1981), «Bienvenue avec les honneurs», premier des quinze numéros de la Première suite des Cent airs de Hardanger.
Le site de l’Orchestre philharmonique d’Oslo
Le site d’Anne-Sophie Mutter
Simon Corley
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