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Tempêtes

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Victoria Hall
04/20/2009 -  
Michael Jarrell: … Le ciel, tout à l’heure si limpide se trouble horriblement … (création mondiale, commande de l’OSR)
Maurice Ravel: Concerto pour la main gauche – Valses nobles et sentimentales – La Valse

Jean-Yves Thibaudet (piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction)


Jean-Yves Thibaudet (© Kasskara/Decca)


Présence de nombreuses caméras de télévision au Victoria Hall. Est-ce pour la venue de Jean-Yves Thibaudet, pour célébrer un programme que Marek Janowski va donner lors d’une tournée en Allemagne puis la saison prochaine en Amérique Latine ? Non, c’est pour célébrer la création de … Le ciel, tout à l’heure si limpide se trouble horriblement … de Michael Jarrell, preuve de la reconnaissance du public suisse pour l’un de ses compositeurs les plus actifs et les plus reconnus.


L’œuvre pourtant n’est pas facile. Son titre est issu de la lecture de Lucrèce. Elle est composée d’une alternance de deux passages très tempétueux dans un esprit qui n’est pas éloigné de la Marche des Pièces opus 6 d’Alban Berg et de deux plus sereins explorant des sonorités des graves puis des aigus. Jarrell se révèle moins un architecte qu’un maître des sonorités orchestrales. Il a en particulier une capacité à faire métamorphoser des accords d’un pupitre à l’autre, des contrebasses jouant sur les harmoniques aux violons puis aux bois. Très attentif à la direction de Marek Janowski, l’orchestre, très étoffé, se surprend à produire des jeux de timbres aussi nouveaux.


Il n’y a qu’un pas entre les déchaînements de Mickael Jarrell et la noirceur du début du Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel. Malgré son grand talent et ses moyens immenses, Jean-Yves Thibaudet n’est pas hélas dans son meilleur jour. La cadence du début est noyée par une pédale excessive dans une œuvre où le compositeur a indiqué avec précision et parcimonie son usage. Si le passage central aux thèmes exotiques est plus réussi, le pianiste précipite la cadence finale en une course à l’abime approximative et bien trop rapide. Son interprétation est cependant saluée par le public à qui il offre une Pavane pour une infante défunte plus calme et plus chantante.


En seconde partie, Marek Janowski enchaîne quasiment sans pause les deux hommages de Ravel aux souvenirs de valses autrichiennes. Sa maîtrise de l’orchestre est à nouveau évidente et certains pupitres, comme ceux des cordes, jouent avec plus d’homogénéité pour lui que pour d’autres chefs. Son énergie et son autorité sont évidentes. Mais le souvenir de la prestation ravélienne de Charles Dutoit la semaine dernière n’est pas loin et on se prend à plusieurs moments à regretter que Janowski ne laisse la musique simplement parler d’elle-même.



Antoine Leboyer

 

 

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