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(Jeunes) talents russes

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
04/06/2009 -  
Franz Schubert : Trio n° 1, D. 898
Johannes Brahms : Trio n° 1, opus 8

Evgeny Izotov (piano), Valeriy Sokolov (violon), Leonid Gorokhov (violoncelle)


Valeriy Sokolov (© Patrick Riou)



La pianiste Kathryn Stott ayant fait défection, c’est une équipe 100% russe qui s’attaque au pantagruélique programme annoncé, duquel le Trio de Ravel a finalement été retiré. Le concert est le deuxième de la série de trois intitulée «Jeune talent Accenture» que les Bouffes du Nord présentent en partenariat avec la Fondation Accenture. On s’en étonne un peu à lire le curriculum vitæ des musiciens, qu’il s’agisse du violoncelliste Leonid Gorokhov (né en 1967), premier prix au Concours de Genève en 1986, ou même du pianiste Evgeny Izotov (né en 1979), deuxième prix au Concours Georges Enesco en 2005, dont les activités de soliste et d’enseignant ne semblent plus nécessiter un «parrainage» pour «trois ans au moins» sous la forme de «soutien pour nouer des contacts dans les milieux musicaux, d’aides financières ponctuelles [...], d’aides pour leur promotion». Vérification faite, le «jeune talent» mis à l’honneur au cours de cette soirée est le troisième homme, Valeriy Sokolov, les autres bénéficiaires de ces actions étant actuellement la violoniste Charlotte Bonneton (à l’affiche le 15 juin prochain), le pianiste Jean-Frédéric Neuburger et le baryton Heng Shi. Cela étant, même s’il n’a que vingt-deux ans, le violoniste russe, grand prix du Concours Georges Enesco en 2005, mène déjà une carrière prometteuse (voir ici) et a même publié un disque chez Virgin.


L’association de ces trois solistes confirmés fonctionne-t-elle dans le Premier trio (1827) de Schubert? Il est permis d’en douter, chacun donnant l’impression de tirer la couverture à lui, entre un violon un tantinet sentimental, un violoncelle marquant fortement les accents et un piano assez dur et peu chaleureux. Bien en place et bénéficiant d’une belle réalisation instrumentale, l’ensemble, plus vert que gemütlich tout en manquant parfois d’élan, ne paraît guère idiomatique. Le public accueille toutefois chaque mouvement de cette interprétation par des applaudissements que le trio s’efforce vainement de réprimer.


Dans le Premier trio (1854/1891) de Brahms, toute l’énergie que les Russes sont plus ou moins bien parvenus à canaliser en première partie trouve bien mieux à s’investir dans le romantisme flamboyant du jeune compositeur: une certaine tendance à presser le mouvement, une attention à la couleur, comme ces teintes blafardes que prend le violon dans un Scherzo plus fantastique que mendelssohnien, un lyrisme qui s’épanche généreusement dans l’Adagio. En bis, c’est cependant à nouveau l’Andante un poco mosso du Premier trio de Schubert qui est offert.


Le site de la Fondation Accenture



Simon Corley

 

 

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