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Bon anniversaire Monsieur Strauss!

Toulouse
Halle aux Grains
03/25/1999 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n°4
Richard Strauss : Une Vie de héros

Hélène Grimaud (piano)
Orchestre National du Capitole de Toulouse, Walter Weller (direction)

Il arrive qu'un concert, pourtant point parfait dans le détail, soit parcouru d'un tel souffle et d'une telle énergie que l'on puisse en oublier tout esprit critique. L'interprète a su alors toucher à l'émotion la plus profonde et la plus sensée de la musique, à tel point que les infidélités à la lettre comptent moins que l'esprit qu'il a su en dégager. C'est bien ce qui s'est passé lors de ce concert qui a vu deux musiciens arriver à faire passer au second plan les contingences techniques à force d'engagement. Le premier mouvement du concerto de Beethoven n'avait pourtant pas commencé au mieux, avec une opposition stylistique flagrante entre une pianiste visiblement nerveuse et écorchée, aux phrasés souvent déstructurés, et un orchestre routinier et parfois pesant. Puis vint l'Andante con moto, où l'on sentit enfin l'osmose se faire entre la soliste et son accompagnateur dans une atmosphère tout à la fois profonde et aérienne. Les dernières phrases, particulièrement, dégageaient une émotion réelle. Le final valait avant tout pour la performance orchestrale, vive et rythmée, alors qu'Hélène Grimaud, à nouveau dominée par sa nervosité, laissait échapper quelques fins de phrases un peu brusquées. Mais peu importait, car l'équilibre avait été trouvé entre les deux protagonistes et cette fièvre même contrebalançait heureusement le dramatisme du deuxième mouvement.

Le poème symphonique de Strauss, donné à l'occasion du cinquantenaire de la mort du compositeur, a captivé par ce même engagement de Walter Weller qui a su insuffler une énergie incroyable à un Orchestre du Capitole galvanisé. Sa direction, toujours claire, lisible et jamais vulgaire, d'un grand classicisme en fait, a déclenché trois quarts d'heure d'un rut orchestral rarement entendu à Toulouse, les musiciens se donnant à plein dans cette écriture opulente et terriblement sensuelle. Bien sûr, l'arrière de l'orchestre avait, comme souvent, tendance à couvrir des cordes un peu minces dans le grave, mais peu importait tant on sentait chez chacun une concentration mais aussi un plaisir de jouer constants. Ce concert fut un très grand succès et l'on a vu, spectacle peu courant, les musiciens applaudir leur chef à pleines mains. Il le méritait bien, mais eux aussi.



Laurent Marty

 

 

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