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Nucci rime avec Verdi

Milano
Teatro alla Scala
03/24/2009 -  et 26*, 29, 31 mars, 2, 4 avril 2009
Giuseppe Verdi: I Due Foscari

Leo Nucci*/Marco Di Felice (Francesco Foscari ), Fabio Sartori (Jacopo Foscari), Manon Feubel*/Julianna Di Giacomo (Lucrezia Contarini ), Marco Spotti (Jacopo Loredano), Luca Casalin (Barbarigo), Alina Zinovjeva (Pisana), Ramtin Ghazavi (Fante), Ernesto Panariello (Servo del Doge)
Chœur et Orchestre du Teatro alla Scala, Stefano Ranzani (direction musicale)
Cesare Lievi (mise en scène), Maurizio Balò (décors et costumes), Luigi Saccomandi (lumières)




La Scala offre ces jours le privilège rare d’admirer l’art du baryton verdien dans toute sa splendeur. Leo Nucci donne en effet une véritable leçon de chant dans I Due Foscari, un opéra méconnu de Verdi. Le chanteur italien est une force de la nature. A 67 ans, le temps semble n’avoir guère de prise sur lui. Qu’admirer le plus? L’élégance du phrasé, la diction parfaite, le legato incomparable, l’expressivité des accents ou encore les couleurs données à chaque phrase, à chaque note? Quoi qu’il en soit, Leo Nucci se révèle royal en vieillard tiraillé entre la dignité que lui impose sa fonction de doge et les tourments que lui inspire la condamnation de son fils, une incarnation qui mérite le déplacement à elle seule, malgré un spectacle conventionnel et statique et une distribution honorable, sans plus.


Ces représentations milanaises sont aussi l’occasion d’entendre une œuvre de Verdi injustement négligée par les théâtres lyriques, même en Italie. I Due Foscari a été écrit juste après le triomphe d’Ernani, à une période qualifiée d’«années de galère» par le compositeur lui-même, qui, à 31 ans, venait de perdre coup sur coup sa femme et ses enfants. Pressé par une commande, il s’inspira d’un texte de Byron pour composer un opéra aux antipodes de ses autres ouvrages de jeunesse. Ici, pas de sentiments exaltés ni de fougue débordante, mais une partition austère, aux couleurs uniformément sombres, sans véritable action ni évolution des personnages, ce qui explique peut-être sa quasi-absence dans les saisons des théâtres lyriques. L’œuvre séduit néanmoins par la force et la profondeur avec lesquelles est dépeint le dilemme par excellence (amour et pouvoir) que doit affronter le personnage principal, surtout lorsqu’il est incarné par un chanteur de la trempe d’un Leo Nucci.



Claudio Poloni

 

 

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