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Le printemps donne de la voix à la Sorbonne Paris Faculté de médecine (Réfectoire des cordeliers) 03/18/2009 - Franz Schubert : Heidenröslein, D. 257 – Die Forelle, D. 550 – Sonate pour alto et piano «Arpeggione», D. 821 – Der Hirt auf dem Felsen, D. 965
Philippe Hersant : Bagatelles pour clarinette, alto et piano
Magali Léger (soprano), Olivier Patey (clarinette), Arnaud Thorette (alto), Johan Farjot (piano)
Le Chœur et l’Orchestre de l’Université Paris-Sorbonne (COUPS) sont placés depuis cette saison sous la direction artistique du pianiste et chef d’orchestre Johan Farjot: né en 1975, l’année de la création de ces formations, il était jusqu’alors l’assistant de leur fondateur, Jacques Grimbert. Le changement est immédiatement perceptible dans la programmation de «Musique en Sorbonne» et se traduit également dès cette première saison par le lancement d’un festival intitulé, à l’approche de l’équinoxe et par emprunt à une valse d’un autre Johan(n), «Les Voix du printemps à la Sorbonne». Pour sa première édition, il se déroule sur trois journées consécutives comprenant trois concerts chacune, à 18 heures, 19 heures 15 et 20 heures 30, au Réfectoire des cordeliers de la Faculté de médecine. Le dernier concert du premier jour, qui devait se tenir quant à lui au Grand amphithéâtre de la Sorbonne, a été reporté au 29 avril, en raison de la fermeture de l’université.
Essentiellement dédié à Schubert, le premier programme illustre en même temps les principaux thèmes de ce festival: d’abord la voix, ou plutôt les voix, comme son nom l’indique, de la Messe de la Sorbonne (XIVe) dirigée par Benjamin Bagby au jazz vocal de Christiane Legrand, en passant par la lecture de Proust alternant avec Bach interprété par Xavier Phillips. Mais c’est Magali Léger qui débute, dans deux des plus célèbres lieder – Petite rose des bruyères (1815) et La Truite (1817) – auxquels elle apporte la fraîcheur de son timbre davantage que la clarté de sa diction allemande.
Codirecteur artistique du festival, Arnaud Thorette (né en 1977) donne ensuite la Sonate «Arpeggione» (1824): l’acoustique ne favorise hélas pas l’alto, comme perdu dans un hall de gare – dommage pour cette interprétation réservée, se méfiant, malgré quelques glissades un peu affectées, des grandes effusions romantiques, auxquelles elle préfère un travail sur la couleur (fin des deux premiers mouvements) et un vif élan (finale).
«Invité d’honneur», Philippe Hersant sera, avec la voix et l’alto, le troisième fil rouge de ce festival: il faudra donc attendre le 29 avril pour son concerto pour alto Musical humors, mais on pourra entendre au cours de ces trois journées Tenebræ pour alto et piano, des extraits des Ephémères pour piano, le Trio avec piano «Variations sur la sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont» et la Fantaisie pour trio à cordes. Dédicataires de ses Bagatelles pour clarinette, alto et piano (2007), Thorette et Farjot sont rejoints par Olivier Patey pour ces six pièces de caractère délibérément disparate, certaines reprenant d’ailleurs des matériaux utilisés dans des œuvres antérieures: maître de la petite forme, Hersant n’a pas son pareil pour installer un climat en quelques notes, d’où la mélancolie n’est jamais éloignée. Elle est également perceptible dans Le Pâtre sur le rocher (1828), où la perfection du clarinettiste vole la vedette à la chanteuse.
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Simon Corley
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