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Victoria Hall
02/18/2009 -  
Robert Schumann: Ouverture de « Manfred », opus 115 – Concerto pour violon
Silvestre Ruvueltas: La Nuit des Mayas

Nikolaj Znaider (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Miguel Harth-Bedoya (direction)


Miguel Harth-Bedoya (© Van Lente)


Il y a de cela une quinzaine d’années, les écoles allemande et italienne dominaient sans partage le domaine du classique. Depuis, la mondialisation a permis de découvrir de nouveaux talents ayant leurs propres styles issus des pays scandinaves, de l’Asie et de l’Amérique latine. Si tout le monde a entendu parler du Vénézuélien Gustavo Dudamel, il ne faut pas oublier le Mexicain Carlos Miguel Prieto qui avait effectué une brillante tourné l’an dernier à la tête de son Orchestre Symphonique de Mexico et il faudra maintenant tenir compte du Péruvien Miguel Harth-Bedoya. Comme ses deux ainés, celui-ci est un musicien possédant une maitrise très solide, moins exubérant que Dudamel et plus proche de l’élégance dont fait preuve Prieto.


Donnée en première partie, l’ouverture de Manfred de Robert Schumann souffrait de quelques déséquilibres, avec des bois trop présents et des violons peu suffisants. Schumann n’est certes pas un orchestrateur de premier plan et l’œuvre est redoutablement difficile mais pourquoi avoir tant allégé les interventions des violoncelles et contrebasses, privant ainsi de l’assise des basses qui fait la couleur même de cette musique si typiquement germanique ?


Le Concerto pour violon de Schumann est une œuvre peu jouée. Malgré quelques très beaux moments passionnés en particulier dans le premier mouvement ainsi que quelques traits très lyriques et si schumanniens, ce concerto manque fondamentalement de structure. Nikolaj Znaider, géant par sa taille, possède un style élégant et des graves très riches mais tout son talent ne permet pas de convaincre que ce concerto soit un chef-d’œuvre méconnu. Qui plus est, l’exécution souffre du ralentissement exagéré du deuxième thème du premier mouvement, alanguissant une œuvre plus « Florestan » qu’« Eusébius », plus dynamique que méditative. Soliste et chef se trouvent en un bel accord dans un mouvement lent très chantant mais la Polonaise finale manque de continuité. Ce qui fait le génie de Schumann, compositeur de miniatures pianistiques ne se transmet pas aussi facilement au violon et à l’orchestre.


Silvestre Ruvueltas, Mexicain mort prématurément à 40 ans, a été célébré comme un des plus grands compositeurs de son pays. C’est cette même Nuit des Mayas, musique de film, que Carlos Prieto avait dirigée à Paris. On peut facilement comprendre un tel engouement. Il s’agit d’une musique intense, dynamique, très riche en couleurs et superbement écrite pour un orchestre imposant. L’effectif en particulier contient une conque ainsi qu’une imposante série de percussions qui ont droit à de nombreux solos dans le dernier mouvement, préfigurant ce que fera plus tard un Olivier Messiaen. Miguel Harth-Bedoya est passé par l’« école Salonen ». Outre la maitrise rythmique dont il fait preuve, le son orchestral est très construit. Cette fois-ci, violoncelles et contrebasses s’expriment avec dramatisme. Les cordes sont plus sèches que pour le Schumann et s’équilibrent bien mieux avec les bois. Par l’autorité que dégage le chef et malgré la complexité de l’œuvre, l’orchestre ne sonne plus comme une collection d’instrumentistes de haut niveau mais bien comme un ensemble de musiciens partageant une même conception de l’œuvre. Oui décidément, les horizons du monde musical se sont bien élargis.


Le site de Miguel Harth-Bedoya
Le site de Nikolaj Znaider



Antoine Leboyer

 

 

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