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Champagne sans bulles

Geneva
Grand Théâtre
12/12/2008 -  et les 13, 15, 16, 17*, 19, 21, 22, 26, 27, 30 et 31 décembre 2008
Johann Strauss fils: Die Fledermaus

Johannes Martin Kränzle (Gabriel von Eisenstein), Anna-Katharina Behnke (Rosalinde), Josef Wagner (Frank), Theresa Kronthaler (Le Prince Orlofsky), Pavol Breslik (Alfred), Claudio Otelli (Docteur Falke), Stuart Patterson (Docteur Blind), Jane Archibald (Adèle), Solenn' Lavanant-Linke (Ida), Uwe Schoenbeck (Frosch)
Chœur du Grand Théâtre, Ching-Lien Wu (direction), Orchestre de la Suisse Romande, Thomas Rösner (direction musicale)
Stephen Lawless (mise en scène), Benoît Dugardyn (décors), Ingeborg Bernerth (costumes), Joan Sullivan-Genthe (lumières), Nicola Bowie (chorégraphie)


(© GTG/Isabelle Meister)


Le rideau de scène du Grand Théâtre de Genève représente une étiquette de champagne géante. Et du champagne, il en coule à flots pendant toute la représentation de La Chauve-Souris, dans une production qui a fait les beaux soirs du Festival de Glyndebourne, entre 2003 et 2006. Mais ce champagne n’est pas aussi pétillant qu’on le souhaiterait pour cette période de fêtes, il manque singulièrement de bulles. Très professionnel, parfaitement réglé, sans temps morts, le spectacle conçu par Stephen Lawless n’en demeure pas moins bien sage et conventionnel, sans le côté débridé et le grain de folie qui auraient convenu en pareilles circonstances. Comme si le metteur en scène s’était contenté de raconter une histoire sans lui donner véritablement vie, comme s’il n’avait fait qu’observer de loin, d’un œil très pertinent au demeurant, les excès et le vide existentiel de la bourgeoisie viennoise de l’époque, avec force allusions appuyées à Freud en fin de soirée. Mais on reste sur sa faim, ou plutôt sur sa soif! Le superbe décor Art Nouveau de Benoît Dugardyn, constitué d’une tour métallique pivotant sur elle-même, et les somptueux costumes d’Ingeborg Bernerth, inspirés de Klimt, sont quant à eux un régal pour les yeux.


La fosse non plus n’est pas tout à fait à la fête. L’Orchestre de la Suisse Romande ne manque certes ni de verve ni de soyeux, mais le jeune chef Thomas Rösner offre une lecture plutôt molle de la partition, sans parvenir à y insuffler toute la légèreté des bulles de champagne. Fort heureusement, la distribution vocale est d’un haut niveau, et parfaitement homogène. On regrettera seulement que Pavol Breslik, annoncé souffrant, n’ait pas pu donner la pleine mesure de ses talents vocaux; scéniquement en revanche, son Alfred est une croustillante caricature du ténor amoureux. Parmi les autres solistes, il convient de citer la splendide Adèle de Jane Archibald, le Frank expressif de Josef Wagner et le Prince Orlofsky ambigu à souhait de Theresa Kronthaler. Santé!



Claudio Poloni

 

 

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