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Les limites de l’exercice

Paris
Maison de Radio France
11/29/2008 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 6 «Pathétique», opus 74

Jean-François Zygel (présentation)
Orchestre philharmonique de Radio France, Leonard Slatkin (direction)


Jean-François Zygel (© Christophe Abramovitz/Radio France)


Parmi les nombreux volets de son programme pédagogique, à destination du public tant scolaire que familial, l’Orchestre philharmonique de Radio France poursuit sa série «Les clefs de l’orchestre». Sensibles à la nécessité de préparer les auditeurs de demain, les chefs, à commencer par le directeur musical du Philhar’, Myung-Whun Chung, acceptent volontiers, au lendemain du traditionnel concert du vendredi soir à Pleyel, d’en présenter un extrait expliqué et commenté par l’indispensable Jean-François Zygel. Pour la troisième de ces six séances du samedi matin à l’auditorium Olivier Messiaen, ultérieurement diffusées sur France Musique, Leonard Slatkin reprenait ainsi la Sixième symphonie «Pathétique» (1893) de Tchaïkovski devant un parterre (et un balcon) pas nécessairement plus turbulents et moins attentifs, plus d’une heure durant, que ceux de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.


L’œuvre se prête-t-elle aussi aisément à l’exercice que le Boléro de Ravel (voir ici) ou même la Cent troisième symphonie «Roulement de timbales» de Haydn (voir ici)? Il est permis d’en douter: non seulement elle est trop longue (plus de trois quarts d’heure) pour qu’une exécution intégrale puisse en être offerte – seuls les deux mouvements centraux seront donc donnés en entier – mais, surtout, elle exprime un univers affectif assez éloigné des préoccupations d’enfants de cet âge. Comme il serait sans doute malvenu, devant une telle assistance, d’évoquer le contexte des derniers moments de la vie du compositeur, au demeurant toujours plus ou moins entourés de mystère, Zygel s’efforce d’expliquer des concepts tels que «pathétique» ou «romantisme», mais son auditoire n’est-il pas un peu jeune pour éprouver qu’on peut à la fois «être passionné» et «souffrir»?


Dans ces conditions, autant le Boléro avait été plaisamment décortiqué, autant la Pathétique paraît survolée. Le procédé pédagogique consistant à faire jouer un même passsage d’abord par des groupes d’instruments séparément, puis en les assemblant, permet certes de faire ressortir thèmes, contrechants et accompagnement, mais sa répétition finit par devenir lassante. Et combien ont-ils compris en quoi consiste une appogiature ou bien pourquoi une valse à cinq temps sort de l’ordinaire? Cela étant, le charisme de l’animateur, ses mimiques, sa façon de chanter toutes les voix depuis son clavier, demeurent toujours aussi efficaces: chacun repart donc dans la bonne humeur, d’autant que Zygel a eu la bonne idée de garder le brillant Scherzo pour la fin.


La page «Jeune public» de l’Orchestre philharmonique de Radio France



Simon Corley

 

 

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