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Raretés au violoncelle Paris Salle Cortot 11/20/2008 - Richard Strauss : Romance en fa majeur, AV 75 – Sonate pour violoncelle et piano, opus 6
Edouard Lalo : Sonate pour violoncelle et piano
Geneviève Teulières-Sommer (violoncelle), Daniel Adni (piano)
(© Eric Gudimar)
Le mardi et le jeudi à 12 heures 30 Salle Cortot, professeurs et étudiants confirmés de l’Ecole normale de musique offrent depuis 1981 une heure de musique. Ces concerts sont gratuits, mais le public est invité à participer à une collecte effectuée à la sortie, qui n’est pas destinée aux artistes venant de se produire, mais qui contribue à aider les élèves de l’Ecole.
Comme bon nombre des programmes de ces «Concerts de midi et demi», celui-ci sortait de l’ordinaire, car bien que Richard Strauss et Edouard Lalo jouissent d’une incontestable notoriété, c’est bien rarement que leurs œuvres pour violoncelle et piano apparaissent à l’affiche. Dans le cas de Strauss, il s’agit certes de pages de jeunesse, toutes deux composées en 1883, alors qu’il n’avait que dix-neuf ans. La Romance en fa majeur ne s’écarte guère des canons formels et expressifs de la pièce de genre, mais avec un sens mélodique déjà caractéristique de l’auteur de Don Juan ou du Chevalier à la rose. Antérieure à l’unique Sonate pour violon, la Sonate pour violoncelle révèle, derrière un métier très sûr et un style postmendelssohnien, un élan typique de Strauss, d’autant que Geneviève Teulières-Sommer, même si son intonation laisse parfois à désirer, défend avec une belle conviction les trois mouvements, accompagnée par Daniel Adni.
Entre ces deux pièces de Strauss, le nom de Lalo suscitait une curiosité peut-être encore plus grande. En effet, si son Concerto pour violoncelle conserve la faveur des instrumentistes, sa Sonate pour violoncelle (1856), écrite vingt ans plus tôt, demeure moins connue, alors qu’elle confirme sa place parmi les meilleurs compositeurs français de musique de chambre, et ce, bien avant l’heure du sursaut nationaliste consécutif à la défaite de 1870. Deux solides mouvements de forme sonate encadrent un Andante ben sostenuto: une constante élévation de pensée servie par des thèmes dont la chaleur évoque Brahms et la noblesse Saint-Saëns.
Le site des Concerts de midi et demi
Simon Corley
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