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Les héritiers de Michelangeli et Solti

Geneva
Victoria Hall
10/29/2008 -  
Franz Liszt: Concerto pour piano n° 1 (*)
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4, opus 58 (#) – Concerto pour piano n° 5, opus 73 “L’Empereur”

Da-Sol Kim (*), Duanduan Hao (#), Hannes Minnaar (piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Marcus Bosch (direction)


D. Hao


Dans ses très émouvants mémoires, Sir Georg Solti, jeune musicien exilé en Suisse loin de sa famille durant la Seconde Guerre mondiale, a raconté ses expériences lorsqu’il avait, à l’issue de deux tentatives, remporté le Concours de piano de Genève. Les cieux sont plus cléments aujourd’hui et Genève fait toujours preuve d’une ouverture sur le monde entier puisque pas moins de 106 candidats se sont présentés et que les finalistes étaient issus respectivement de Corée, de Chine et des Pays-Bas.


Le Coréen Da-Sol Kim a une technique impressionnante, se jouant avec bravade des notes répétées de l’Allegro vivace du Premier concerto de Liszt. Il gagnerait à mettre moins de pédale dans les octaves du début. Dans ce domaine, le modèle du genre reste un autre lauréat du concours en 1939, un certain Arturo Benedetti-Michelangeli. Da-Sol Kim a 19 ans et sa jeunesse explique peut-être qu’il prenne le Finale avec un accelerando pianistiquement impressionnant mais peut-être un peu facile.


Le Chinois Duanduan Hao est son cadet d’un an. Bâti comme un bûcheron, un peu raide dans sa démarche comme dans quelques phrasés, il étonne cependant par la force de sa sonorité et la rigueur de sa ligne. Il trouve des accents très justes dans la cadence du premier mouvement rappelant que Beethoven venait de composer sa Sonate “Appassionata”. Au final, malgré quelques petites maladresses, le souffle beethovénien est là.


Agé de 23 ans, le Hollandais Hannes Minnaar est l’aîné des trois. Après la présence si physique du jeune Chinois, il surprend agréablement par la douceur de sa sonorité la beauté de son legato. Cependant malgré une évidente musicalité, il faut regretter cependant que son jeu soit un peu trop lisse, que son rubato soit un peu trop visible dans l’adagio et que le caractère héroïque de l’œuvre soit quelque peu gommé. Etait ce vraiment l’œuvre qui lui convient le mieux parmi les concertos qu’il pouvait choisir. On aimerait l’entendre dans du Schubert ou du Mozart mais L’Empereur est peut-être encore à la limite de son répertoire naturel.


L’Orchestre de la Suisse Romande a pris un congé temporaire sur son programme chargé du Grand Théâtre pour accompagner les solistes. Une finale de concours est parfois un peu moins répétée qu’un concert de saison, ce qui expliquait quelques déséquilibres en particulier dans les deux concertos de Beethoven. Mais au final, sous la direction attentive de Marcus Bosch, sa prestation s’avère très professionnelle.


Un concours est une étape dans le développement personnel d’un artiste et que ce soit pour Solti en 1942 ou aujourd’hui ces jeunes gens, ils vont bien évidemment évoluer. C’est probablement ce qui a poussé le jury à ne pas décerner de premier prix, mais deux deuxièmes à Hannes Minnaar, premier nommé, et Duanduan Hao, second nommé. C’est la discipline et la rigueur de l’exercice du concours mais on peut d’ores et déjà sentir des personnalités avec leurs styles et leurs moyens respectifs qui ne demandent qu’à mûrir.


Le site du Concours de Genève



Antoine Leboyer

 

 

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