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Dans le stade toulousain

Paris
Salle Pleyel
10/25/2008 -  
Edvard Grieg : Concerto pour piano, opus 16
Dmitri Chostakovitch : Symphonie n° 5, opus 47

Nelson Freire (piano)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev (direction)


Tugan Sokhiev (© Patrice Nin)



Désormais directeur musical (et non plus premier chef invité et conseiller musical) de l’Orchestre national de Toulouse, Tugan Sokhiev entame, avec le Capitole, une tournée européenne (Bruxelles, Berlin, Hambourg, Varsovie, Budapest, Vienne, Linz, Modène, Belgrade et Zagreb) où alterneront principalement des œuvres russes et françaises. Pour débuter cette tournée, Pleyel a droit à une très convaincante exécution de la Cinquième symphonie (1937) de Chostakovitch, qui surprend par sa transparence. Cette dernière s’explique probablement par un léger manque d’épaisseur des cordes toulousaines, les altos paraissent bien prosaïques dans le Moderato et les violoncelles trop en retrait dans le Largo. Si le Capitole peine parfois à contrôler son volume sonore, le professionnalisme et l’engagement des musiciens impressionnent. Ils sont à mettre au crédit d’un chef charismatique et virtuose, qui galvanise son équipe (laquelle lui rendra ostensiblement hommage aux rappels) et imprime sa marque sur une interprétation baignée de clarté (même dans l’Allegro non troppo) et non dénuée de mordant et d’ironie (splendide Allegretto, assurément slave). Quoique débordant de vie et d’entrain, les deux bis (l’Intermezzo du Pagliacci de Leoncavallo et la «Danse des bouffons», extraite de La Fille de neige de Rimski-Korsakov) semblent assez largement en décalage avec l’univers de Chostakovitch.


Mais, si le public parisien est venu si nombreux, c’est aussi pour entendre Nelson Freire dans l’un des concertos les plus populaires du répertoire, le Concerto pour piano (1868) de Grieg. La patte du Brésilien est à la fois bondissante et pudique, sachant ménager, dans l’Allegro molto moderato notamment, des moments d’ironie voire d’humour, le pianiste lui-même ne paraissant jamais se départir d’un demi-sourire (… enfoui sous une barbe aussi soyeuse que son jeu). On apprécie également la passion sans violence de la cadence du premier mouvement, prise dans une veine très schumanienne, et la douceur du toucher, tout aussi frappante d’ailleurs dans la «Serenade for the doll» (extraite du Children’s Corner de Debussy) offerte en bis. À la fin de l’Allegro moderato molto e marcato, le «quasi presto» révèle même un swing franchement emballant, qui laisse les spectateurs, tousseurs mais enthousiastes, sur une impression finalement positive, qui fait oublier non seulement les petites approximations du jeu et les occasionnels décalages avec un orchestre qu’on aimerait parfois moins terre-à-terre (dans l’Adagio surtout) et d’autres fois moins brutal (au début de l’Allegro moderato molto e marcato), mais également une interprétation globalement trop précipitée et s’exposant à la routine.


Le site de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse



Gilles d’Heyres

 

 

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