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Pot pourri romain

Oviedo
Cathédrale
08/07/2008 -  
Chant grégorien: Gaudeamus, Christe Redemptor, Stophes impaires et paires
Anonymes de la Renaissance: La morenita, Riu riu chiu
Francisco Guerrero: Pan divino
Giovanni Pierluigi Palestrina: Sicut cervus, Tu es Petrus
Tomás Luis de Victoria: Ave Maria
Roland de Lassus: Jubilate Deo
Luca Marenzio: Magnificat
Francesco Durante: Vergin tutt’amor (arrangement de Beniamino Gigli)
Georg Friedrich Händel: O mio signor (arrangement de Beniamino Gigli)
Georges Bizet: Agnus Dei (arrangement de Beniamino Gigli)
Anton Bruckner: Virga Jesse
Lajos Bardos: Maria Szüz Anya

Coro dell’Academia Filarmonica Romana, Pablo Colino (direction)


Don Pablo Colino



Comme chaque année, on retrouve avec plaisir le festival de musique qu’organise aux mois de juillet, août et même début septembre la ville d’Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies, dans le nord de l’Espagne. Le troisième concert de la série de dix était offert, dans la splendide cathédrale gothique, devant son gigantesque et flamboyant retable doré, par une partie – la moitié – d’un chœur d’une soixantaine de chanteurs de la Basilique Saint-Pierre de Rome dirigé par son fondateur espagnol, Monseigneur Pablo Colino.


Le concert, dont le programme ne fut dévoilé qu’au dernier moment et qui n’attira, du coup, qu’un nombre de spectateurs moins nombreux qu’à l’accoutumée, dans un tel endroit, était consacré à un rapide panorama du chant choral occidental et d’inspiration religieuse. Il s’inscrivait parfaitement dans une programmation globale visant à ne pas solliciter trop longuement l’attention des auditeurs, la plupart des affiches des autres concerts de cette année étant aussi composées d’extraits d’œuvres ou de partitions très brèves d’auteurs divers.


Les premières pièces de chant grégorien, interprétées curieusement par un chœur mixte, furent gâchées par l’intervention d’un soi-disant orgue, en fait un clavier électronique, les grandes orgues de la cathédrale restant muettes. Il ne se contenta pas d’indiquer la tonalité mais ponctua de façon régulièrement intempestive chacune des pages, le chef se tournant tout aussi régulièrement vers le public et levant ostensiblement les bras et les yeux vers les immenses ogives de pierre pour souligner les intentions spirituelles des auteurs anonymes.


Le clavier se tut fort heureusement lors de l’interprétation de pièces anonymes de la Renaissance, assez charmantes au demeurant et consistant en des dialogues entre solistes et chœur, évoquant d’ailleurs curieusement certaines chansons coquines de Clément Janequin alors qu’il pouvait s’agir de célébrer quelque vierge noire.


Les pièces de Palestrina permirent au groupe vocal de montrer sa solidité et sa maîtrise de la polyphonie, celle de Victoria d’un hiératisme et d’une austérité glaçants étant malheureusement trop courte pour être à nouveau l’occasion d’admirer toute la supériorité du maître espagnol. Les chants croisés des deux chœurs constitués pour le Magnificat de Marenzio furent ensuite d’un équilibre exemplaire. Mais le son minable du clavier électronique gâcha totalement la pièce de Bruckner et n’arrangea pas les arrangements de Gigli, ténor de la première moitié du siècle dernier, Haendel se trouvant lourd et inutilement appuyé tandis que les interventions d’un ténor à faible émission, forçant sa voix pour tenter d’occuper l’espace, plombèrent la courte pièce de Bizet. Quant à celle de Bardos, faisant appel à des thèmes d’une belle simplicité populaire, on ne put comprendre que, pour faire plus «religieux», on estima nécessaire de substituer à la langue hongroise le latin.


Le public fut néanmoins ravi. Aussi, lui fut-il offert en bis un Ave Maria tiré d’un intermède du Cavalleria rusticana de Pietro Mascagni. L’archevêque de la ville n’avait alors plus qu’à prendre la parole à la suite de l’intarissable et exubérant chef, maître émérite de la Basilique Saint-Pierre, pour remercier la chorale romaine de sa visite d’Oviedo, ville étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, d’où d’ailleurs elle revenait.



Stéphane Guy

 

 

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