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Brahms sauce Soubise Paris Hôtel de Soubise 07/17/2008 - Johannes Brahms : Sonate pour violoncelle et piano n° 1, opus 39 – Sonate pour violon et piano n° 3, opus 108 – Quatuor avec piano n° 3, opus 60
Julien Gernay (piano), Pierre Fouchenneret (violon), Magali Prévôt (alto), Maja Bogdanovic (violoncelle)
J. Gernay P. Fouchenneret M. Prévôt M. Bogdanovic
Malgré un soleil peinant souvent à s’imposer sur les nuages, la météo n’est pas suffisamment menaçante pour empêcher les concerts du «Festival européen Jeunes talents» de se dérouler en plein air à l’hôtel de Soubise, cour de Guise (ou cour des marronniers, les arbres ayant toutefois disparu entre-temps). Tant mieux, car le lieu offre une excellente acoustique et une oasis de calme en plein cœur de Paris, ne seraient-ce quelques espèces volantes – naturelles (mouettes) ou artificielles (avions).
Piano et cordes tous issus du Conservatoire national supérieur de musique de Paris – moyenne d’âge: vingt-six ans – pour un programme 100 % Brahms débutant dans un style impeccable par une Première sonate pour violoncelle (1865) de belle tenue: privilégiant un souci de construction et d’équilibre sur la spontanéité, Maja Bogdanovic contrôle soigneusement le phrasé et son archet ne se fait jamais raide ou pesant. Partenaire de la violoncelliste à la scène comme à la ville, Julien Gernay est également le pianiste du Trio Magellan, dont le violoniste n’est autre que Pierre Fouchenneret. Dans un geste délibérément romantique, nettement plus extériorisée, la Troisième sonate pour violon (1888) provoque un effet de contraste, au prix néanmoins d’un jeu parfois acide et imprécis.
Pas de sonate pour alto pour Magali Prévôt, membre de l’Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine, qui se joint aux trois musiciens pour le Troisième quatuor avec piano (1875): d’une ambition symphonique, secondée par la confortable sonorité de la cour, leur interprétation donne le sentiment de manquer davantage de tension que de fougue, culminant dans un Andante subtil et chaleureux. La nuit est presque tombée, mais il est encore temps de reprendre en bis le Scherzo: heureuse initiative, car il semble mû par une urgence qui avait pu faire défaut jusqu’alors.
Le site de Maja Bogdanovic
Simon Corley
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