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L’Orchestre de Paris à l’heure russe

Paris
Salle Pleyel
05/14/2008 -  
Mily Balakirev : Ouverture sur trois thèmes russes
Serge Prokofiev : Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre, opus 125
Anatoli Liadov : Le Lac enchanté, opus 62
Igor Stravinski : Symphonie en trois mouvements

Natalia Gutman (violoncelle)
Orchestre de Paris, Andrew Davis (direction)


Pour sa première apparition à la tête de l’Orchestre de Paris, Andrew Davis, par ailleurs directeur musical de l’Opéra de Chicago depuis 2000 et de l’Orchestre symphonique de Pittsburgh depuis 2005, a pleinement joué le jeu d’une saison slave qui, aux côtés d’incontournables classiques (Nouveau monde, Danses polovtsiennes), permet d’entendre des compositeurs et des pièces plus rarement à l’affiche. De Balakirev, on connaît ainsi Islamey, voire Thamar, mais l’Ouverture sur trois thèmes russes (1858/1882), dont l’un réapparaît notamment dans le finale de la Quatrième symphonie de Tchaïkovski, mérite d’être découverte, sous la vigoureuse direction du chef anglais.


Réécriture pour et avec Rostropovitch d’un Concerto antérieur de près de quinze ans, la Symphonie concertante (1952) de Prokofiev, partition de forme originale dont le caractère âpre et mélancolique évoque Chostakovitch, trouve en Natalia Gutman une interprète inspirée et engagée mais parfois imprécise, qui après ces quarante minutes particulièrement éprouvantes, et entièrement de mémoire, trouve encore les ressources nécessaires pour remercier un public enthousiaste avec la Sarabande de la Troisième suite de Bach.


En seconde partie, Le Lac enchanté (1909) de Liadov, murmurant comme une forêt wagnérienne, offre sept minutes des plus étranges, certes pas atonales, mais dont la façon d’éviter soigneusement tout développement thématique tend vers ce que pourrait être une hypothétique musique «impressionniste». Comme le rappellent les (comme toujours) excellentes notes de programme de Marcel Marnat, le refus de Liadov de donner suite à la commande par Diaghilev d’un ballet (L’Oiseau de feu) contribua à la consécration du jeune Stravinski. Bien loin de ces enchantements postrimskiens, la Symphonie en trois mouvements (1945), inspirée aux dires du compositeur par les images des conflits qui venaient de prendre fin, marque une transition entre les derniers feux du néoclassicisme et les prémices d’une parcimonie wébernienne: face à cette «symphonie» hybride, quasi «concertante» au regard du rôle dévolu au piano (Ouverture) ou bien à la harpe et à la flûte (Interlude), Andrew Davis opte pour une lecture au premier degré, là où l’on pourrait attendre une distanciation que Stravinski affichait lui-même à l’égard de son œuvre.



Simon Corley

 

 

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