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«Musicales» à Bagatelle

Paris
Orangerie de Bagatelle
05/10/2008 -  
Joseph Haydn : Trio avec piano n° 39, Hob.XV.25
Franz Liszt : Rhapsodie hongroise n° 11
Frédéric Chopin : Sonate pour violoncelle et piano, opus 65
David Popper : Rhapsodie hongroise, opus 68
Dimitri Chostakovitch : Préludes, opus 34 (extraits) (#)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Méditation, opus 42 n° 1
Pablo de Sarasate : Airs bohémiens, opus 20

Nemanja Radulovic (violon), Maja Bogdanovic (violoncelle), Julien Gernay, David Kadouch (#) (piano)


Avec les beaux jours, la musique retrouve sa place, entre les roses et les paons, dans le cadre privilégié du parc de Bagatelle: ce n’est toutefois pas encore du traditionnel Festival Chopin ou de la non moins habituelle résidence estivale de l’Octuor de France qu’il s’agit, mais d’une nouvelle initiative qui prend forme à l’occasion de ce long week-end de Pentecôte. Après une sorte de répétition générale en septembre dernier dans le cadre de la Fête des jardins, la Fondation d’entreprise Groupe Banque populaire, qui aide par ailleurs les jeunes handicapés physiques et contribue à la «préservation du patrimoine de la mer et de l’eau douce», souhaite mettre en valeur au travers d’un festival annuel les nouveaux talents qu’elle soutient depuis 1992.


Baptisée «Les Musicales», la première édition, sous la direction artistique de Marielle Nordmann, propose quatre concerts en toute fin d’après-midi, sous la forme d’une (grosse) heure de musique sans entracte, confiés chacun à un «parrain». Après Laure Favre-Kahn et Patrice Fontanarosa, avant Anne Queffélec, c’est à Nemanja Radulovic, vingt-deux ans, qu’échoyait cette responsabilité, et ce auprès de trois artistes aux côtés desquels, à deux mois près, il aurait pourtant pu faire figure de benjamin: la violoncelliste Maja Bogdanovic (vingt-six ans), les pianistes David Kadouch (vingt-deux ans) et Julien Gernay (vingt-six ans).


En ce samedi, le festival n’aura pu pleinement rendre justice à son sous-titre, «Musique pour tous»: rançon du succès, les trois cent vingt places assises de l’orangerie ont en effet été prises d’assaut et en attendant, l’année prochaine, que les programmes soient donnés à deux reprises, certains spectateurs, pour ne pas regretter d’avoir fait le déplacement en vain, ont dû se contenter de rester à l’extérieur, derrière les fenêtres entr’ouvertes. Intitulé «L’âme slave», le programme faisait davantage référence aux origines et au charme du violoniste qu’aux œuvres, dont bon nombre étaient de caractère plus tzigane que slave à proprement parler, à commencer par le Trente-neuvième trio (1795) de Haydn et son fameux Rondo all’ongarese conclusif, interprété de façon plus convaincante, quoique guère orthodoxe, que les deux premiers mouvements, bien sucrés et onctueux.


Né à Namur, fondateur du Trio Magellan en 2006 avec deux autres camarades du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP), Julien Gernay se présente en solo dans la Onzième rhapsodie hongroise (1847) de Liszt: un jeu parfois trop raide et brutal, mais qui sauve un maximum de notes compte tenu de la chaleur qui règne dans la salle. Partenaire du pianiste à la scène comme à la ville, Maja Bogdanovic, née en Serbie mais ayant achevé son cursus au CNSMDP, a ainsi suivi le même itinéraire que Nemanja Radulovic. Au second plan dans Haydn, son violoncelle trouve enfin à se mettre en valeur dans le bref Largo de la Sonate (1846) de Chopin, tout en retenue, ne laissant pas supposer la puissance et la rondeur qu’elle déploie ensuite dans la Rhapsodie hongroise (1894) de David Popper, auxquelles s’ajoute, malgré quelques petits accidents, une superbe articulation dans les traits virtuoses de cette page toujours très prisée des instrumentistes.


C’est surtout dans Prokofiev que David Kadouch avait attiré l’attention, voici près d’un an, lors du récital inaugural du Festival Jeunes talents (voir ici): le répertoire russe semble décidément l’inspirer, car il récidive ici de façon magistrale dans les Préludes (1933) de Chostakovitch. Sans jamais forcer le ton, il sert ces aphorismes à la fois référencés et contrastés avec une formidable précision et un sens aigu de la couleur, offrant sans doute le moment plus captivant mais aussi le plus frustrant de ce concert, car il se limite à une sélection – environ la moitié des vingt-quatre morceaux, qui plus est dans le désordre.


Il reste ensuite au héros à user d’un charisme et d’un bonheur de jouer qui en font un digne élève de Patrice Fontanarosa pour se lancer, avec davantage de générosité que de justesse, dans la «Méditation», première partie du triptyque Souvenir d’un lieu cher (1878) de Tchaïkovski, puis dans les Airs bohémiens (1878) de Sarasate. Effet garanti auprès du public, qui obtient deux bis permettant de réaliser d’autres combinaisons des quatre musiciens: violon et violoncelle pour l’arrangement (1897) par Johann Halvorsen de la Passacaille de la Septième suite pour clavecin (1720) de Haendel, piano à quatre mains pour la Quatrième danse hongroise de Brahms.


Le site des «Musicales»
Le site de Maja Bogdanovic



Simon Corley

 

 

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