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Château de Graty
05/03/2008 -  
Fritz Kreisler : Prélude et allegro dans le style de Pugnani
Eugène Ysaÿe : Prélude de la Sonate pour violon n° 2, opus 27 n°2
Béla Bartók : Six Danses populaires roumaines (arrangement Zoltan Szekely)
Joseph Haydn : Sonate pour piano n°13, Hob.XVI:6 (*)
Serge Prokofiev : Sonate pour piano n°6, opus 82 (*)
Philippe Raskin : Improvisations sur un thème de « Don Giovanni » de Mozart (*)

Geneviève Hernould (violon), Laure Ho (piano), Philippe Raskin (piano) (*)



Le Printemps musical de Silly, qui se tient cette année du 28 mars au 20 juin, continue à occuper des hauts lieux architecturaux de la région que l’on prend toujours plaisir à découvrir ou à retrouver à l’occasion de l’une ou l’autre de ces soirées. Le Château de Graty (XVIIIe) accueille lors de cette dixième édition deux concerts dont le second est significatif de la politique de ce festival : la découverte de très jeunes musiciens, encore dans leurs études, qui partagent l’affiche avec des personnalités bien établies ou fraîchement débarquées dans le circuit professionnel.


Menant leurs études à l’Académie de Musique d’Ixelles, la violoniste Geneviève Hernould (née en 1991) et la pianiste Laure Ho (née en 1993) se produisent régulièrement en duo. Les trois œuvres retenues sont loin d’assurer une prestation confortable et sans risque, aussi ces jeunes filles méritent-elles d’être applaudies à titre d’encouragement. Bénéficiant d’un bon accompagnement, Geneviève Hernould, manifestement quelque peu intimidée, possède les moyens et a tout le temps devant elle pour acquérir davantage d’assurance, affiner la sonorité et détailler les phrasés tout en faisant preuve d’une plus grande exactitude. Le Prélude « Obsession » de la Deuxième Sonate d’Eugène Ysaÿe et plus encore les Six Danses populaires roumaines de Béla Bartók montrent que le sens du rythme est acquis.


Avec Philippe Raskin, né à Bruxelles en 1982, élève de Jean-Claude Vanden Eynden au Conservatoire Royal de Bruxelles et à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, le public est en présence d’un musicien plus affirmé, particulièrement charismatique et titulaire de nombreux prix dont le premier au Concours International André Dumortier en 2005. Les inconditionnels du Concours Reine Elisabeth se souviennent certainement de ses prestations lors de la session piano 2007 où il atteignit la demi-finale.


Le pianiste semble se délecter de chaque note de la Treizième Sonate de Joseph Haydn dont il fait ressortir le caractère de divertissement au moyen d’un jeu vif et équilibré. Le discours s’avère tout aussi intéressant dans la Sixième Sonate de Prokofiev. Avec une approche pour le moins physique et fulgurante, Philippe Raskin donne à cette première « sonate de guerre » une remarquable cohérence tout en se souciant des nuances et du lyrisme (Tempo di valzer lentissimo), qualité nécessaire dans cette musique si propice à une lecture trop uniformément martelée et monochrome. Le salon du Château de Graty peine par moments à contenir la formidable puissance de son interprétation intensément vécue de l’intérieur. Le pianiste improvise ensuite sur un thème du Don Giovanni de Mozart et nul doute que plus d’une spectatrice sera tombée sous le charme.


Le site de Philippe Raskin





Sébastien Foucart

 

 

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