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La Monnaie à l’heure danoise

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
04/26/2008 -  
Christian Frederik Emil Horneman : Gurre
Felix Mendelssohn Bartholdy : Concerto pour violon et orchestre n° 2, opus 64
Carl Nielsen : Symphonie n° 3, opus 27 “Sinfonia espansiva”

Akiko Suwanai (violon), Wolfgang Holzmair (baryton), Virginie Pochon (soprano)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Michael Schønwandt (direction)


La musique scandinave, et plus largement celle du nord de l’Europe, subit-elle un regain d’intérêt dans la capitale belge ? Précédant l’Orchestre symphonique de la Monnaie qui a présenté à l’occasion de ce concert deux figures musicales danoises, dont une d’une importance majeure, l’orchestre deFilharmonie avait donné, deux jours auparavant, la Septième Symphonie de Niels Gade. Il convient sans doute de tempérer quelque peu son enthousiasme et d’y voir plutôt un épiphénomène ainsi qu’une coïncidence dans la programmation car les compositeurs nordiques, Sibelius en tête, sans oublier les Baltes (un concert hors norme et peu couru les avait toutefois mis à l’honneur cette saison), ne jouissent pas encore de la place qu’ils méritent dans la vie musicale bruxelloise.


Né à Copenhague mais formé au Conservatoire de Leipzig, Christian Frederik Emil Horneman (1840-1906) se consacra principalement à l’enseignement dans son pays natal. L’ouverture et les trois préludes qu’il composa en 1901 pour Gurre, une pièce de théâtre fondée sur une vieille histoire danoise (dont Schönberg s’inspira pour ses Gurre-Lieder qui firent l’ouverture de la saison de la Monnaie), révèlent un beau traitement de l’orchestre et de significatifs développements mélodiques, valorisés par les cordes denses et régulières de l’Orchestre Symphonique de la Monnaie. Tout indiqué pour ce concert, le danois Michael Schønwandt retrouve après une longue absence une formation qu’il dirigea à de nombreuses reprises dans les années 1980, tant au concert que dans la fosse.


Il s’agit par contre pour Akiko Suwanai d’une première collaboration avec l’orchestre. Peut-être choisi pour attirer un public néanmoins très dispersé, le Second Concerto pour violon (1844) de Mendelssohn souffre d’un jeu inégal, non dépourvu d’accrocs et à la sonorité quelconque. L’élégance et la fluidité font défaut dans cette lecture conflictuelle et sans réelle magie (fondu du violon dans l’orchestre après la cadence du premier mouvement). L’accompagnement est de qualité, bien qu’il faille s’interroger sur la nécessité de recourir à un effectif aussi fourni pour cette œuvre qui ne l’exige pas. Les spectateurs saluent toutefois chaleureusement cette prestation.


Contemporaine de la Quatrième Symphonie de Sibelius, mais radicalement différente, recourant ponctuellement en son milieu à une soprano et un baryton (Virginie Pochon et Wolfgang Holzmair), la Troisième Symphonie « Espansiva » (1910-1911) de Nielsen conclut cette soirée avec faste. L’incessante pulsation rythmique de cette copieuse symphonie relance constamment un discours particulièrement véhément, volontiers pastoral, ensoleillé et coloré, dans lequel le compositeur clame son amour et son respect de la nature. Une exigence parfaitement comprise par Michael Schønwandt qui, dirigeant un orchestre vibrant et grouillant de vie, traduit, notamment grâce à des crescendos solides et fulgurants, les forces telluriques de cette spectaculaire partition parcourue d’un seul souffle. La prestation instrumentale est à la hauteur de l’événement, bien qu’il faille noter ça et là quelques sérieux accrocs parmi les bois ainsi qu’une définition perfectible des tutti qui créent par moments une écrasante sensation de saturation.


En mai 2009, Schønwandt retrouve l’Orchestre Symphonique de la Monnaie dans la Deuxième Symphonie « Les Quatre tempéraments » du compositeur danois. Peter de Caluwe aura-t-il l’excellente idée de programmer les six Symphonies du maître danois durant son mandat ?



Sébastien Foucart

 

 

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