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Diablement convaincant

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
04/21/2008 -  et le 20, 23 et 24 avril 2008 (Amsterdam)
Robert Schumann: Szenen aus Goethes Faust, WoO 3
Christian Gerhaher (ténor, Faust), Christiane Iven (soprano, Gretchen), Alastair Miles (basse, Mephisto), Mojca Erdmann (soprano), Birgit Remmert (alto), Elisabeth von Magnus (alto), Werner Güra (ténor), Franz-Josef Selig (basse)
Groot Omroepkoor, Nationaal Kinderkoor, Koninklijk Concertgebouworkest, Nikolaus Harnoncourt (direction)


Cycle de concerts symphoniques prestigieux, les European Galas du Bozar drainent rue Ravenstein un public cosmopolite attiré par ces affiches prometteuses. Après l’Orchestre Philharmonique d’Israël au mois de septembre dernier et le Cleveland Orchestra en octobre, et avant un très attendu concert du London Symphony Orchestra dirigé par Pierre Boulez le 7 mai (Schönberg, Pintscher et Bartók), l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, que l’on prend toujours plaisir à retrouver dans la capitale, se produit de nouveau dans la Salle Henry Le Bœuf cette saison, avec cette fois-ci Nikolaus Harnoncourt, chef invité honoraire depuis 2000. Au regard d’autres grandes soirées bruxelloises, l’affluence s’est avérée peu spectaculaire dans la mesure où tout le second balcon était inoccupé. Est-ce imputable à la présence au programme d’une seule œuvre, les Scènes de Faust (1844-1853), oratorio relativement peu donné de Robert Schumann et une première pour la fameuse formation hollandaise ?


A lui seul, le plateau vocal, aux multiples qualités, valait largement le déplacement, tant pour son haut niveau technique que pour la manière dont ces scènes furent défendues, avec le souffle théâtral requis mais sans perdre de vue qu’il s’agit d’une œuvre destinée au concert. Du côté des dames, c’est la soprano Mojca Erdmann qui attire la plus vive attention grâce à une voix certes peu puissante, mais fraîche et ravissante, et à un maintien scénique tout à fait adéquat. Mais du côté des messieurs, la prestation de chacun mérite d’être saluée : Christian Gerhaher (Faust), baryton élégant, cultivé et éloquent, l’excellent Werner Güra, un des liedersänger les plus en vue actuellement, le remarquable Alastair Miles (Méphisto), s’investissant dans chaque mot, ainsi que le toujours aussi imposant Franz Josef Selig, la force tranquille personnifiée. Sans pour autant dominer les forces en présence, les chœurs mixtes et d’enfants révèlent l’ampleur de leur talent et l’accomplissement d’un magnifique travail sur la puissance, l’homogénéité et l’expressivité.


L’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam répond superbement aux attentes, avec des cordes lumineuses et précises et des bois offrant des solos d’une finesse extraordinaire. Si la prestation instrumentale coupe le souffle, la ponctualité des pupitres, à l’image de celle des autres protagonistes, constitue un enchantement permanent. Manifestement chez lui dans cette musique, Harnoncourt assure que personne ne s’égare, respecte avec science la balance entre voix et orchestre et soigne les voix intermédiaires, ce qui n’est pas le moindre mérite, l’orchestration de Schumann, de belle facture dans ces Scènes de Faust, pouvant souffrir d’épaisseur sous d’autres directions moins inspirées. L’Autrichien, de son regard de sorcier, veille en outre à ce que rien ne soit figé dans cette fresque de deux heures vécues en toute intelligence, dans un style conciliant drame et introspection. Une prestation diablement convaincante.


Le site de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam
Le site de Nikolaus Harnoncourt
Le site du Groot Omroepkoor



Sébastien Foucart

 

 

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