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A la recherche de la «petite phrase»

Paris
Musée d’Orsay
04/19/2008 -  
Camille Saint-Saëns : Sonate pour violon et piano n° 1, opus 75
César Franck : Sonate pour violon et piano

Lena Neudauer (violon), Delphine Bardin (piano)


Le vaste cycle «Beethoven à Paris» organisé par Radio France se poursuivra en juin, sa première partie s’étant achevée par le dernier des six week-ends «Portes ouvertes» au Musée d’Orsay, intitulés «Beethoven et la musique française du XIXe siècle». Débordant quelque peu sur les XVIIIe et XXe siècles, cette série a proposé un large panorama de l’histoire du quatuor en France; aux côtés de ce genre roi, la sonate pour violon et piano a toutefois aussi trouvé une place de choix avec trois concerts, tous confiés à de jeunes musiciens mais chacun à un duo différent.


Rien de plus normal, au demeurant, car le genre a inspiré les plus grands (Franck, Fauré, Debussy) et s’est même imposé à Proust lorsqu’il a voulu donner une incarnation au génie de Vinteuil, le compositeur de la Recherche du temps perdu. Dans leur programme, Lena Neudauer et Delphine Bardin avaient d’ailleurs choisi deux des plus sérieuses prétendantes au titre de «Sonate de Vinteuil». Proust aimait-il cette œuvre fictive conçue par son imagination d’écrivain? De façon quelque peu ambiguë, il avouait en tout cas avoir à l’esprit la Première sonate (1885) de Saint-Saëns, tout en ne dissimulant pas que cette influence était «très faible», sans doute parce qu’il en tenait l’auteur en piètre estime.


Lena Neudauer forme un duo avec son compatriote Andreas Kirpal, ainsi qu’on a pu l’entendre en début de saison en ce même auditorium (voir ici), mais elle faisait cette fois-ci équipe avec Delphine Bardin: une belle association – violon puissant et solide, piano fin et volubile – prenant cette partition virtuose à bras-le-corps, entrant d’emblée in medias res, sans round d’observation, dans l’Allegro agitato initial, tout en faisant chanter le second thème, la fameuse «petite phrase» qui revient dans le finale.


Exactement contemporaine, la célèbre Sonate (1886) de Franck pourrait également fort bien être signée Vinteuil... Plus sereines que combatives, les deux musiciennes en donnent une vision sensible et intimiste, sans forcer sur les effets, presque au risque d’un excès de réserve dans l’expression. Une prestation d’excellente tenue, à peine entachée par quelques incidents techniques, et qui méritait donc un bis – mais peut-être pas celui-là: une très curieuse adaptation par Jascha Heifetz de Golliwogg’s cakewalk, dernière des pièces de Children’s corner (1908) de Debussy.


Le site de Lena Neudauer
Le site de Delphine Bardin



Simon Corley

 

 

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