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Rare Pierrot

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
03/24/2008 -  
Arnold Schönberg : Pierrot lunaire, opus 21
Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 1, opus 25

Salomé Haller (soprano), Janne Thomsen (flûte), Chen Halevi (clarinette), Ilya Gringolts (violon), Vladimir Mendelssohn (alto), Marc Coppey (violoncelle), François-Frédéric Guy (piano)


Bien que constituant une étape capitale de l’histoire de la musique, Pierrot lunaire (1912) de Schönberg n’apparaît guère souvent à l’affiche. Il est vrai que la partition exige des interprètes d’exception, surtout lorsqu’ils jouent sans chef, comme c’était le cas pour ce concert. Il faut sans doute également voir dans cette relative rareté l’obstacle de la langue: un paradoxe pour ces poèmes (1884) du symboliste belge Albert Giraud (1860-1929), écrits à l’origine en français avant d’être adaptés en allemand par Otto Erich Hartleben, mais aussi un regret, ni les textes originaux ni leur traduction n’ayant en effet été mis à la disposition du public des Bouffes du Nord.


Le sujet est difficile, mais Salomé Haller le maîtrise parfaitement: belle diction, élocution idiomatique, soin apporté aux passages chantés, la technique de la soprano française s’impose avec assurance. En revanche, son approche théâtrale pourra paraître plus contestable, pas tant dans sa manière de mimer et de se mouvoir autour de son haut tabouret que dans une expression assez éloignée de la froideur et de la sécheresse du style «cabaret». Mais sa prestation n’en demeure pas moins impressionnante, accompagnée par un remarquable ensemble instrumental, à commencer par les flûtes de Janne Thomsen et les clarinettes de Chen Halevi.


Les quatre autres musiciens donnaient en seconde partie le Premier quatuor avec piano (1861) de Brahms... que Schönberg devait lui-même orchestrer en 1937: autour du somptueux piano de François-Frédéric Guy, Ilya Gringolts, Vladimir Mendelssohn et Marc Coppey forment une association ad hoc de chambristes chevronnés dont l’homogénéité n’est pas toujours assurée, mais qui offre une interprétation complète et sans complaisance de l’œuvre, rendant justice à la fois à sa puissance, à son élan, à sa truculence et à sa subtilité, jusque dans le Rondo alla zingarese final dont les dernières pages sont bissées.


Le site de Salomé Haller



Simon Corley

 

 

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