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Quatuors d’opéra

Paris
Opéra-Comique (Salle Bizet)
03/14/2008 -  et 19* mars 2008
Luigi Cherubini : Quatuor n° 6
Charles Gounod : Quatuor n° 3
Ferdinand Hérold : Quatuor n° 3

Quatuor Girard: Hugues et Agathe Girard (violon), Mayeul Girard (alto), Lucie Girard (violoncelle)


Comme les quatre autres spectacles de cette saison à l’Opéra-Comique, Zampa de Ferdinand Hérold est entouré de «Rumeurs» qui viennent compléter la production présentée sur la scène de Favart. Parmi ces manifestations, les «Courts de Bizet» ont proposé à l’heure du déjeuner trois récitals de romances et mélodies mais aussi, à deux reprises, trois quatuors de compositeurs parisiens dont le nom reste en grande partie associé à l’opéra: au moment même où le Musée d’Orsay confronte chaque week-end «Beethoven et la musique française», une rare occasion d’entendre des œuvres qui, même si elles ignorent les apports de Beethoven (ou de Schubert) dans ce domaine, éclairent d’un jour intéressant l’histoire du quatuor en France avant la renaissance franckiste.


Bien que défendus en son temps par le Quatuor Melos, les six Quatuors de Cherubini ne sont cependant pas véritablement entrés au répertoire. Le Sixième (1837) fait preuve d’un romantisme fortement mâtiné de classicisme qui pourrait évoquer, à la même époque, Mendelssohn. Rien de frivole ici: si le premier violon joue un rôle central, l’écriture est néanmoins contrapuntique et, dans le dernier mouvement, le rappel des thèmes des trois précédents mouvements, dans une démarche qui renvoie évidemment à la Neuvième symphonie de Beethoven, témoigne d’un souci de renouvellement de la forme.


Difficile de s’y retrouver dans le nombre et la chronologie des Quatuors de Gounod, certains étant de découverte et de publication récentes. En tout cas, le «n° 3» en la mineur réserve d’excellentes surprises: s’ouvrant sur de grands gestes beethovéniens et un fugato, il se poursuit par un intermezzo à la nostalgie brahmsienne. Au robuste scherzo, coloré par un épisode central faisant sonner un bourdon rustique, succède un finale débutant de façon originale par des accords en pizzicato. Fidèle à l’esprit de concision de la Petite symphonie, Gounod accorde ici aussi davantage d’importance aux climats et aux idées qu’à leur développement.


A tout seigneur, tout honneur: le mot de la fin était donc pour Hérold, auteur de trois Quatuors publiés à titre posthume: datés de 1814, ils sont de ce fait contemporains de l’essentiel de sa production orchestrale et instrumentale (deux Symphonies, quatre Concertos pour piano et sept Sonates pour piano). En trois brefs mouvements, le Troisième, sans révolutionner le genre, adopte un ton qui tranche toutefois avec le style de cette fin d’Empire, revendiquant haut et fort son caractère sérieux (tonalité mineure, passages fugués).


Tout au long de cette petite heure de musique, le jeune Quatuor Girard – formation atypique à la fois dans sa composition (ses membres appartiennent à la même fratrie) et dans sa disposition (second violon à droite, violoncelle et alto au centre) – compense une justesse inégale et une sonorité un peu fruste par un bel engagement.



Simon Corley

 

 

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