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Les raretés de Colonne

Paris
Salle Gaveau
03/18/2008 -  
Arvo Pärt : Cantus in memory of Benjamin Britten
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4, opus 58
Claude Debussy : Children’s corner (orchestration André Caplet) – La Soirée dans Grenade (orchestration Henri Busser)
Gabriel Pierné : Izeyl (Suite)

Michaël Levinas (piano)
Orchestre Colonne, Laurent Petitgirard (direction)


Repliés à Gaveau, l’Orchestre Colonne et son directeur musical, Laurent Petitgirard, proposaient un de ces programmes qui font tout leur charme de leur saison, associant musique contemporaine, grand répertoire et compositeurs français.


Quarante cordes et une acoustique assez sèche, ce n’est sans doute pas l’idéal pour que toute la magie du Cantus à la mémoire de Benjamin Britten (1977) de Pärt puisse se déployer. Et l’installation du piano pour le Quatrième concerto (1806) de Beethoven prend davantage de temps que l’œuvre de l’Estonien... Grand beethovénien s’il en est, Michael Levinas, qui donne actuellement au Musée d’Orsay une intégrale des Sonates pour violon avec Jean-Marc Phillips-Varjabédian, ne se montre pourtant pas sous son meilleur jour: aux incertitudes techniques et stylistiques du soliste, avec la bizarre mise en exergue de certains détails, se joignent de nombreux décalages avec l’orchestre. En bis, Les Jeux d’eau à la Villa d’Este, extraits de la Troisième (1877) des Années de pèlerinage de Liszt, permettent cependant de rester sur une meilleure impression.


D’une remarquable originalité, la seconde partie s’ouvrait sur deux rares orchestrations de pages pour piano de Debussy. Moins connue que celles qu’il publia de Clair de lune ou de La Boîte à joujoux, l’instrumentation par André Caplet (1911) de Children’s corner (1908) par Caplet – timbalier chez Colonne, ainsi que Petitgirard se plaît à le rappeler au public – s’impose particulièrement dans le dernier des six morceaux du recueil, Golliwogg’s cakewalk, bissé en fin de concert. De même, parmi les orchestrations d’Henri Büsser, autre proche de Debussy, celles de Printemps et de la Petite suite ont pris le pas sur celles de La Puerta del vino ou de La Soirée dans Grenade: cette dernière pièce, extraite des Estampes (1903) – du même recueil, Caplet orchestra d’ailleurs Pagodes –, ne pouvait qu’appeler l’orchestre, inspirant également deux grands chefs, Piero Coppola et Leopold Stokowski.


Toujours plus loin dans l’exotisme et dans la rareté, au moment même où Padmâvatî de Roussel retrouve la scène au Châtelet (voir ici): annoncés en début de saison, les extraits du ballet Cydalise et le chèvre-pied, probablement le chef-d’œuvre de Gabriel Pierné, qui présida aux destinées des Concerts Colonne de 1910 à 1934, ont été remplacés par sa musique pour Izeyl (1894): un (mélo)«drame indien» en vers d’Armand Silvestre et Eugène Morand – auteurs d’une Grisélidis dont fut adapté quelques années plus tard l’opéra de Massenet – créé en son Théâtre de la Renaissance par Sarah Bernhardt avec Lucien Guitry. Désigné par ses seules initiales (L. K.), le journaliste du New York Times observait quelques semaines après la première: «La partition de M. Gabriel Pierné – environ dix numéros – est charmante, parfaitement appropriée et atteint toujours son but». L’audition de la Suite qui en est tirée, en quatre brèves parties enchaînées, ne suggère guère davantage de commentaires: toujours aussi habile orchestrateur et à l’aise dans tous les genres, Pierné marie ici modes «orientaux» et couleurs scintillantes, mettant en vedette le célesta et la harpe.



Simon Corley

 

 

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