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Opus 1

Paris
Théâtre du Châtelet
03/16/2008 -  
Ludwig van Beethoven : Trios avec piano n° 3, opus 1 n° 3, et n° 2, opus 1 n° 2

Till Fellner (piano), Lisa Batiashvili (violon), Adrian Brendel (violoncelle)


L’un étudia avec lui, l’autre suscite son admiration («chaque note chantait et parlait tout à la fois») et le troisième est son fils: Alfred Brendel préside à l’association, depuis trois ans, de musiciens qui mènent par ailleurs de belles carrières solistes, Till Fellner, Lisa Batiashvili et Adrian Brendel. Réunis au Châtelet dans le cadre des «Concerts du dimanche matin», ils ont choisi deux œuvres de Beethoven. «Encore Beethoven?» serait-on tenté de s’inquiéter, mais plutôt que les habituels Geister (Cinquième) et Archiduc (Septième), leur choix s’est porté sur deux des trois Trios d’un Opus 1 (1795) où le compositeur, alors même que son maître Haydn n’a pas encore dit son dernier mot dans le genre du trio avec piano, lui confère déjà bon nombre de caractéristiques de son style.


Equilibrée et naturelle, l’interprétation fait d’ailleurs bien ressortir le caractère d’une musique située à la charnière de deux époques, le Deuxième tirant davantage vers le classicisme, à la différence du Troisième, de tempérament plus romantique. Mais même ici, y compris dans le foudroyant Prestissimo final, la vigueur et le drame se conjuguent à un constant souci de beauté sonore. La violoniste, gracieuse et mutine, paraît plus à son avantage que le violoncelliste, qui peine souvent à passer la rampe, mais l’essentiel repose sur le pianiste, une impression que renforce l’écriture de Beethoven, réservant une place centrale à l’instrument, peut-être plus encore dans le Troisième.


Quel est le musicien dont le nom doit apparaître en haut de l’affiche? La légende rapporte que Heifetz s’était querellé avec Rubinstein sur cette question, au temps où ils constituaient avec Piatigorsky le «Million dollar trio». Le pianiste avait alors formulé avec humour un principe que l’usage avait d’ailleurs consacré depuis longtemps: «Si Dieu Lui-même était au violon, notre trio ne s’en appellerait pas moins le Trio Rubinstein-Dieu-Piatigorsky!». Mais par la précision et le caractère somptueusement apollinien de son jeu, Fellner n’a pas besoin de ces considérations d’ordre protocolaire pour l’emporter sur ses partenaires: doyen, à trente-six ans, de cette jeune formation, l’Autrichien bénéficie sans doute de son expérience passée avec Thomas Zehetmair et Heinrich Schiff.


Confirmant une maîtrise instrumentale de premier ordre, le Presto final du Premier trio, offert en bis, apporte une conclusion élégamment logique à ce programme.


Le site de Till Fellner
Le site de Lisa Batiashvili



Simon Corley

 

 

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