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In memoriam Rostropovitch

Paris
Salle Cortot
03/08/2008 -  et 21 février (London), 12 (Saint-Pétersbourg), 13 (Moscou) avril, 11 mai (Cambridge), 11 juillet (Colmar) 2008
Dimitri Chostakovitch : Moderato pour violoncelle et piano – Sonate pour violoncelle et piano, opus 40
Serge Prokofiev : Sonate pour violoncelle et piano, opus 119
Mstislav Rostropovitch : Humoresque pour violoncelle et piano, opus 5
Alfred Schnittke : Sonate pour violoncelle et piano n° 2 – Epilogue de «Peer Gynt»

Alexander Ivashkin (violoncelle), Irina Schnittke (piano)


Fondée en 1995, l’Association internationale «Dimitri Chostakovitch», s’est attachée à améliorer la connaissance du compositeur russe, en particulier au travers de l’édition de ses partitions, dont certaines jusqu’alors inédites, et de la création d’un Centre de documentation de musique contemporaine, placé sous la responsabilité d’Emmanuel Utwiller. L’association, présidée depuis l’origine par Hélène Ahrweiler, organise également diverses manifestations, dont un concert annuel, à l’image de ce copieux programme à la mémoire de Mstislav Rostropovitch qu’Alexander Ivashkin et Irina Schnittke présentent à plusieurs reprises, de février à juillet prochain, en Angleterre, en France et en Russie.


Un hommage qui comportait une majorité d’œuvres inspirées et créées par «Slava», à commencer par la Sonate pour violoncelle (1949) de Prokofiev, composée pour un virtuose alors seulement âgé de vingt-deux ans. Trois mouvements servis par une interprétation qui en fait ressortir le classicisme automnal, Alexander Ivashkin paraissant toutefois manquer de coffre face au jeu vigoureux d’Irina Schnittke. Plus habité et expansif, Ivashkin convainc cependant davantage dans la Sonate pour violoncelle (1934) de Chostakovitch, où son tempérament lyrique trouve davantage à s’exprimer, notamment dans le Largo. De façon fort instructive, le récital avait débuté par la première version de ce mouvement lent, un bref Moderato de 1933, de climat presque sentimental, dont on comprend sans peine qu’il ait finalement été abandonné par son auteur.


Le compositeur s’est très tôt effacé devant l’interprète: Rostropovitch n’a donc laissé que quelques pièces, dont l’incontournable Humoresque, née, selon Ivashkin dans les notes de programme, «en une nuit après avoir bu de la vodka lors d’une soirée avec son professeur», Semyon Kozolupov, auquel elle fut dédiée pour son anniversaire.


La seconde partie de la soirée était intégralement consacrée à Alfred Schnittke, avec deux œuvres dont sa femme Irina donna la première avec Rostropovitch, auquel il avait destiné bon nombre de ses pages pour violoncelle. Pas de ricanements parodiques et éclectiques dans la Seconde sonate (1994), mais un lamento cauchemardesque d’une extrême concentration et d’une parfaite unité de ton, point de non-retour comme les ultimes Sonate pour violon et Sonate pour alto de Chostakovitch. Après l’enfer, le paradis, avec l’épilogue du ballet Peer Gynt (1986), dont le compositeur effectua lui-même en 1992 un arrangement pour violoncelle, piano et choeur (sans paroles) préenregistré: une introduction chaotique du piano, puis, sur fond de voix planantes, s’élève vers l’aigu une longue mélodie du violoncelle, magnifiquement défendue par Ivashkin – on pense parfois à la «Louange à l’immortalité de Jésus» du Quatuor pour la fin du temps de Messiaen. Un rapprochement assez inattendu, mais jusqu’à un certain point seulement, la volonté de créer des contrastes stylistiques, avec des moments plus rythmés ou plus sombres, et une certaine tendance à délayer venant en effet rappeler certains des traits caractéristiques de l’écriture de Schnittke.


Le site d’Alexander Ivashkin
Le site de l’Association internationale «Dimitri Chostakovitch»



Simon Corley

 

 

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