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Essaimage

Paris
Salle Gaveau
02/28/2008 -  et 26 (Saintes), 27 (Châtelaillon) février 2008
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte et harpe, K. 297c [299] – Marche, K. 249 – Sérénade n° 7 «Haffner», K. 248b [250]
Ludwig van Beethoven : Coriolan (Ouverture), opus 62

Florian Cousin (flûte), Aurélie Saraf (harpe)
Jeune orchestre atlantique, Marc Minkowski (direction)


Alors que la première semaine des vacances scolaires a quasiment réduit à néant l’activité musicale à Paris, la venue à Gaveau du Jeune orchestre atlantique (JOA), en conclusion d’une tournée de trois concerts entamée en Charente-Maritime, était plus que bienvenue. Créé en 1996, le JOA vise à permettre à des musiciens, professionnels ou encore étudiants, d’acquérir une pratique orchestrale sur instruments d’époque dans le répertoire classique et, depuis 2005, romantique, de Haydn à Tchaïkovski. Depuis 2000, douze d’entre eux suivent un cursus plus approfondi, une «formation supérieure» de deux ans, sanctionnée par un mastère que délivre le Centre d’études supérieures de musique et de danse de Poitiers, partenaire de cette initiative aux côtés de l’Abbaye aux dames de Saintes.


Non sans une légitime fierté, un annuaire répertorie méthodiquement ceux qui sont passés dans les rangs de l’orchestre au fil de plus de soixante sessions et que l’on peut désormais retrouver parmi les plus prestigieux ensembles spécialisés. Gabrieli Consort, Orchestres baroques d’Amsterdam et de Fribourg, Solistes baroques anglais, Orchestre de l’âge des lumières, Les Folies françoises, Les Siècles, Ensemble Matheus, Le Concert d’Astrée, Collegium vocale de Gand, Orchestre révolutionnaire et romantique, Tafelmusik, La Chambre philharmonique, Les Musiciens du Louvre, Les Agrémens, La Petite bande, Anima eterna, Das Neue Orchester, King’s consort, Concerto Köln, la liste donne le vertige: tout le gotha européen des «instruments anciens», sans oublier l’Orchestre des Champs-Elysées, dont le directeur musical, Philippe Herreweghe, est à l’origine de ce projet, et dont les chefs de pupitres assurent l’essentiel de l’encadrement pédagogique des stages.


Chaque session «symphonique» a son chef: après, entre autres, Fabio Biondi, Christopher Hogwood, Sigiswald Kuijken, Robert Levin, Oswald Sallaberger, Bruno Weil et, bien sûr, Philippe Herreweghe, c’est cette fois-ci Marc Minkowski, muni d’une curieuse baguette noire, aux extrémités et à la partie centrale argentées. A peine plus âgés que les musiciens de l’orchestre, Florian Cousin et Aurélie Saraf témoignent d’une belle musicalité dans le Concerto pour flûte et harpe (1778) de Mozart, pour lequel ils ont écrit leurs propres cadences. L’oreille doit cependant se faire à une flûte fragile, parfois presque essoufflée, et à une harpe à peine moins délicate, à la sonorité toutefois plus acide que de coutume, mais l’acoustique de la Salle Gaveau ne malmène pas ces timbres d’un autre temps. Raide et impulsive, la direction ne parvient pas toujours à assurer la cohésion d’un ensemble dont la justesse n’est pas irréprochable.


Inversant la séquence usuelle, c’est l’ouverture Coriolan (1807) de Beethoven qui suivait le concerto: davantage de cohésion, une indéniable énergie, mais une réalisation sommaire et à l’emporte-pièce, notamment du point de vue instrumental. Retour à Mozart en seconde partie, avec la Septième sérénade «Haffner» (1776) précédée de sa Marche introductive. L’importante partie concertante est remarquablement tenue par l’un des formateurs de cette session: le violoniste Thibault Noally, également auteur de ses cadences, introduit un tant soit peu de souplesse et de vibrato dans cet univers souvent décapant. Mais si l’on peut contester les options volontiers excessives, théâtrales et dramatiques de Minkowski, les jeunes musiciens démontrent le professionnalisme qu’on attend d’eux par leur capacité à suivre les indications qui leur sont données.


En bis, le Menuetto de la Trente-neuvième symphonie (1788) est mené à la hache, mais permet de mettre en valeur les grandes oubliées de la Sérénade, autrement dit les clarinettes, debout pour le Trio, heureusement un peu moins précipité, et la reprise du Menuet.


Le site du Jeune orchestre atlantique



Simon Corley

 

 

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