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Viennoiseries du dimanche matin

Paris
Théâtre du Châtelet
02/24/2008 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 34, opus 20 n° 4
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 14, opus 131

Quatuor Mosaïques: Erich Höbarth, Andrea Bischof (violon), Anita Mitterer (alto), Christophe Coin (violoncelle)


Le Quatuor Mosaïques compte peu de rivaux parmi les formations jouant sur «instruments anciens», ce que sa prestation aux Concerts du dimanche matin au Châtelet a amplement confirmé, dans un programme consacré à ce répertoire viennois qu’il pratique avec constance depuis sa fondation en 1985: des viennoiseries dominicales point trop chargées de calories.


Leur maîtrise du style classique s’impose dans le Trente-quatrième quatuor, quatrième de l’opus 20 (1772) de Haydn, entre souplesse et rigueur – et ce n’est pas du violoncelle de Christophe Coin, impeccable dans le Trio du Menuet, que viendra un manque de précision: une parfaite cohésion, une variété de coups d’archet et de vibrato qui crée de subtiles nuances de couleurs, frappant dès l’entrée en matière de l’Allegro di molto initial, mais aussi quelque chose de déjà beethovénien dans le geste.


Et tout se passe comme si les Mosaïques voulaient jeter un pont entre les deux compositeurs, par-delà un demi-siècle d’histoire du quatuor à cordes: comme dans celui de Haydn, le cœur du Quatorzième quatuor (1826) de Beethoven réside dans un important mouvement à variations, et son Presto n’a pas grand-chose à envier à l’humour haydnien. Sans négliger l’exceptionnalité qui s’attache aux ultimes quatuors beethovéniens, les musiciens en donnent une vision équilibrée, sans excès, dont la hauteur de vue se conjugue avec l’évidence, et le naturel. Rien de compassé ou d’aseptisé pour autant, jusqu’à un Allegro final particulièrement véhément et intransigeant.


Au moment des rappels, Erich Höbarth, déséquilibré par le rebord de la porte découpée dans le rideau de fer qui dissimule l’arrière de la scène, effectue une chute: si le violoniste autrichien a semble-t-il fermement tenu d’une main son Guarnerius et son archet au détriment de ses lunettes, il reste à espérer que l’autre bras, sur lequel le corps a porté, sorte tout aussi indemne de cet incident.



Simon Corley

 

 

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