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Composer

Paris
Musée d’Orsay
02/22/2008 -  
Nikolaï Miaskovski : Quatuor n° 13, opus 86
Serge Prokofiev : Quatuor n° 2, opus 92

Philippe Balet, Phuong-Maï Ngô (violon), David Gaillard (alto), François Michel (violoncelle)


L’intérêt du dernier des cinq concerts que les musiciens de l’Orchestre de Paris consacrent cette saison au répertoire russe aura peut-être été davantage historique que musical: les interprètes ne sont pas en cause, à commencer par l’impeccable violoncelliste François Michel, mais le programme aura montré que le verbe «composer», dans l’Union soviétique des années 1940, devait également s’entendre au sens de «faire des concessions».


Alors que les Borodine ont déjà présenté le Treizième (1949) et dernier des Quatuors de Miaskovski voici à peine un mois à la Cité de la musique (voir ici), il est dommage que le public parisien n’ait pu découvrir des pages mieux représentatives d’une œuvre qui, à la faveur de la libéralisation des années 1920, se revendiquait autrement plus aventureuse. On comprend néanmoins sans peine qu’un an après les «leçons» de Jdanov, la prudence ait été de mise, mais le résultat n’en demeure pas moins d’excellente facture, si anachronique soit-il: ainsi l’Andante con moto e molto cantabile vient-il comme en écho de l’Andante cantabile du Premier quatuor (1871) de Tchaïkovski, opportunément donné en bis.


L’avant-dernière de ses Symphonies de Miaskovski, la Vingt-sixième, fut écrite «sur des thèmes russes», dans une démarche typique d’un régime qui encourageait les artistes à s’inspirer d’un folklore esthétiquement inoffensif. De même, quelques années plus tôt, Prokofiev, replié dans le Caucase face à l’invasion allemande, avait fondé son Second quatuor (1941) sur des thèmes populaires de la région. Plus proche de Khatchaturian que de Bartok, le compositeur montre qu’il peut s’accommoder de telles contraintes pour écrire une musique respirant la pleine santé, colorée et brillante. Mais comment ne pas regretter ici aussi que ce ne soit pas son Premier quatuor, antérieur de onze ans, qui ait été choisi pour ce concert?



Simon Corley

 

 

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