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Nuits et contes

Paris
Salle Pleyel
02/20/2008 -  et 21 février 2008
Hector Berlioz : Les Nuits d’été, opus 7
Maurice Ravel : Shéhérazade – Ma mère l’Oye

Susan Graham (mezzo)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


Consacrant l’essentiel de sa saison au répertoire français, Susan Graham effectue fort logiquement deux étapes dans la capitale: trois jours après avoir offert au Châtelet un vaste panorama de la mélodie avec piano, de Bizet à Rosenthal, celle qui fut l’inoubliable Didon de la création parisienne des Troyens donnait à Pleyel deux des plus grands cycles avec orchestre, Les Nuits d’été (1841/1856) et Shéhérazade (1903), qu’elle a enregistrés respectivement avec John Nelson (Sony) et Yan-Pascal Tortelier (Warner): la brise de L’Ile inconnue de Berlioz conduisait ainsi vers l’Orient rêvé de Ravel (avec, au profit de l’entracte, abandon de la veste et changement de collier).


Un quasi-récital, avec l’atmosphère qui s’attache à ce type de soirée: une longue ovation initiale trahit un public conquis d’avance et un lancer de roses suit l’interprétation de chacune des deux œuvres. Mais ces manifestations souvent agaçantes sont ici on ne peut plus justifiées, tant la performance de la mezzo américaine ne peut susciter que des éloges. Certes, l’attention portée à l’élocution paraît toujours un peu artificielle: davantage que la diction proprement dite, la prononciation n’est décidément pas idiomatique, sans que cela ôte quoi que ce soit à l’intelligence du texte et, surtout, à d’exceptionnelles qualités vocales.


Aigus assurés, graves timbrés, justesse, diversité des couleurs et des nuances, dosage des attaques, beauté des phrasés et, bien entendu, velouté du timbre, Susan Graham possède en outre davantage d’ampleur qu’Angelika Kirchschlager voici un mois au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici). Tout cela évoque parfois quelque lied straussien, davantage encore dans Ravel, comme dans d’opulentes Chansons madécasses en mars dernier à Garnier (voir ici), mais on aurait mauvaise grâce à se plaindre de ce que la mariée soit trop belle.


Autres contes: Christoph Eschenbach n’avait pas pleinement convaincu en octobre 2006 dans l’orchestration de la version pour piano à quatre mains de Ma mère l’Oye (voir ici), mais le ballet intégral (1912), moins épuré que les cinq simples «pièces enfantines» et augmenté de Prélude et Danse du rouet ainsi que de quelques interludes, soit une bonne dizaine de minutes supplémentaires de musique, lui réussit mieux. La tentation demeure certes d’en faire un peu trop, ici ou là – sonorités onctueuses, tendance à fignoler et à s’alanguir, comme dans les Entretiens de la Belle et de la Bête, nonobstant un admirable solo conclusif de Roland Daugareil. Mais après toute cette splendeur vocale, une douche froide eût sans doute été malvenue.


Le site de Susan Graham



Simon Corley

 

 

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