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Les Concerts de Midi célèbrent leurs soixante ans Bruxelles
Musée des Beaux-Arts
02/06/2008 -
Franz Schubert : Ouverture “dans le style italien”, D. 591
Wolfgang Amadeus Mozart : A questo sono, deh vieni, K. 374 – Marche, K. 320a [335] – Ah, lo previdi, K. 272
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 4, opus 60
Olga Pasichnyk (soprano)
Orchestre National de Belgique, Theodor Guschlbauer (direction)
L’histoire des Concerts de Midi de Bruxelles n’est pas linéaire. En 1940, grâce à Charles Leirens qui s’inspira des concerts de midi de la National Gallery de Londres, prirent place au Musée d’Art Ancien des séances musicales durant l’heure de table mais la guerre décida autrement du cours des choses. Ce n’est qu’à partir de janvier 1948 que les concerts eurent de nouveau lieu, et ceci grâce à Sarah Huysmans qui dut néanmoins faire face à une contrainte bien terre-à-terre qui retarda la reprise : qui dit Concert de Midi dit lunch, or, peu après le conflit armé qui a ensanglanté l’Europe, la Belgique fut soumise à un rationnement assez strict, si bien qu’il n’était pas possible de sustenter un nombre suffisant de mélomanes à l’occasion de ces manifestations.
Soixante ans après, les Concerts de Midi se portent toujours bien – même si la moyenne d’âge du public semble augmenter inexorablement –, ces manifestations, baignées d’un parfum délicieusement suranné, ayant aujourd’hui lieu le mercredi dans l’Auditorium Carel et Dora van Creveld du Musée des Beaux-Arts, baptisé en hommage à celle qui en fut la présidente de 1955 à 1999. Et il est toujours possible de se restaurer pour un prix modique avant ou après le concert au buffet attenant à la salle…
Ce concert anniversaire ne reflète pas totalement la politique de la programmation de cette honorable institution bruxelloise, placée sous le haut patronage de S.M. la Reine Fabiola, l’accent étant en effet mis sur la musique de chambre. Mais l’occasion d’entendre en pleine semaine sur le temps de midi une formation symphonique, qui plus est l’Orchestre National de Belgique, n’est pas courante, aussi n’est-il pas étonnant que le public ait répondu massivement présent.
L’Ouverture « dans le style italien » (1817) de Schubert donne le ton, les musiciens soignant leurs interventions et l’ensemble étant conduit avec efficacité par le chef viennois Theodor Guschlbauer. Séparés par une Marche (1779) destinée à accompagner la Sérénade “Posthorn”, les deux airs de concert A questo sono, deh vieni (1781) et Ah, lo previdi (1777) de Mozart bénéficient du talent d’Olga Pasichnyk, Troisième Prix du Concours Reine Elisabeth de 2000 – la présence de cette soprano ukrainienne rappelle par ailleurs l’étroite collaboration entre les Concerts de Midi et le concours. Prestation habitée, juste de ton et au registre expressif varié d’une mozartienne accomplie et aux admirables moyens vocaux.
L’approche traditionnelle, sage et sans mauvaise surprise de Guschlbauer dans la Quatrième Symphonie (1806) de Beethoven satisfait pleinement. Les rythmes sont imprimés avec rigueur, la musique avance sans traîner, les courbes sont sveltes et la puissance ainsi que l’énergie ne font pas défaut. A l’heure des baby chefs, il ne faudrait pas oublier que les anciens ont encore des choses nous dire dans les piliers du répertoire.
Le site des Concerts de Midi
Sébastien Foucart
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