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Dernière manière Paris Auditorium du Louvre 01/31/2008 - Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 30, opus 109
Franz Schubert: Klavierstücke, D. 946
Alexandre Scriabine : Deux poèmes, opus 32 – Vers la flamme, opus 72
Andreï Korobeinikov (piano)
Ce n’est pas sa première apparition à Paris – il a déjà accompagné Henri Demarquette aux Serres d’Auteuil en septembre dernier (voir ici) – et encore moins en France, mais son premier récital en solo dans la capitale (si l’on excepte une prestation en février 2005 Salle Cortot): Andreï Korobeinikov, vingt et un ans, a choisi pour ces débuts un programme ambitieux, abordant la dernière manière de trois compositeurs.
Dans la Trentième sonate (1820) de Beethoven, la technique est rarement prise en défaut, avec notamment une articulation très soignée, mais la liberté interprétative laisse parfois perplexe, les tempi alternant une lenteur (sections Adagio espressivo du premier mouvement, thème Andante molto cantabile ed espressivo) et une rapidité (deuxième et troisième variations) aussi inhabituelles l’une que l’autre.
Les trois Klavierstücke (1828) de Schubert hésitent également entre précipitation – mais sans nécessité évidente dans le premier (Allegro assai), donné dans sa version incluant le second couplet biffé par le compositeur sur son manuscrit – et beauté plastique (Allegretto), tandis que le troisième (Allegro) se révèle trop raide et mécanique.
Korobeinikov conclut sur les deux Poèmes de l’opus 32 (1903) – l’un salonard, l’autre pour dévoreur d’ivoire façon Méphisto-Valse – puis sur les errances prophétiques de Vers la flamme (1914) de Scriabine. Le constructivisme tapageur des Cloches russes de Chedrine déclenche une alarme qui ne permet hélas pas de profiter pleinement du Second des Poèmes de l’opus 69 (1913) de Scriabine.
Simon Corley
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