About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le quatuor sort de l’armoire

Paris
Musée d’Orsay
01/29/2008 -  
Darius Milhaud : Quatuor n° 4, opus 46
Georges Martin Witkowski : Quatuor

Quatuor Debussy: Christophe Collette, Dorian Lamotte (violon), Vincent Deprecq (alto), Alain Brunier (violoncelle)


Jusqu’au 13 avril, le Musée d’Orsay présente une exposition «Alexandre Charpentier (1856-1909). Naturalisme et Art nouveau»: sculpteur et ébéniste, Charpentier avait également une passion pour la musique, dont témoigne notamment son étonnante armoire de rangement pour instruments de quatuor à cordes (avec pupitre). Comme il était par ailleurs l’ami de Debussy, le premier des six concerts qui sont proposés, d’ici le 18 mars, en parallèle à cette exposition, ne pouvait être confié qu’à un quatuor portant le nom de Debussy, et ce dans un programme remarquablement original.


Si le Quatrième quatuor (1918) de Milhaud est dédié à «Pipeau et Rosine», le premier violon, Christophe Collette, ne peut bien entendu manquer lui-même de dédier le concert à la mémoire de la veuve du compositeur, disparue le 17 janvier dernier dans sa cent sixième année. Le long et profond Funèbre central, encadré par très deux brefs mouvements aussi frais que vifs, n’en prend que davantage de signification. Malgré une notoriété moins consacrée que celle de certains de ses aînés (Ysaÿe, Parisii) ou de ses benjamins (Psophos, Ebène), le Quatuor Debussy, nonobstant de récents changements – le violoncelliste Alain Brunier a remplacé Yannick Callier en 2006 et Dorian Lamotte vient de succéder à Anne Ménier au second violon – continue, par sa précision et son engagement, d’honorer le premier prix qu’il a obtenu à Evian voici maintenant quinze ans.


Les Debussy ont publié l’an passé chez Arion le Quatuor (1903) de Georges Martin Witkowski (1867-1943): une découverte qui n’a pas rebuté le public, venu nombreux pour l’une des rares occasions d’entendre à Paris une œuvre d’un compositeur – né Martin, il a ensuite emprunté le Witkowski à un aïeul – qui a joué un rôle central dans la vie musicale lyonnaise. Créé à Bruxelles comme bon nombre de partitions françaises de cette époque, ce Quatuor date de la même année que ceux de Magnard et de Ravel. Mais il se rapproche indéniablement davantage du premier – avec lequel il partage en outre la tonalité de mi – que du second: une obédience franckiste qui n’a rien d’étonnant chez cet élève de d’Indy et ce fondateur de la Schola cantorum dans la capitale des Gaules.


Dès lors, il n’est pas plus surprenant que Witkowski se conforme au principe cyclique et conçoive une forme ambitieuse, débutant par une fugue, et de grande ampleur (trente-sept minutes), structurée de façon originale: cinq mouvements construits autour du Scherzo central (Très vif), le premier (Lent et soutenu) et le quatrième (Très lent) s’apparentant à des introductions au deuxième (Assez animé) et au dernier (Animé). Parfaitement en phase avec son temps, ce mélange de charme et de noblesse, de générosité et de sérieux, de douceur et de nostalgie évoque souvent Chausson.


Les Debussy reprennent en bis le Vif initial du Quatrième quatuor de Milhaud, avant de poursuivre, dès le 31 janvier, le cycle consacré à Alexandre Charpentier pour un concert Caplet/Debussy/Fauré avec la harpiste Christine Icart.


Le site du Quatuor Debussy



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com