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Nouvelle manière

Paris
Cité de la musique
01/26/2008 -  et 11 (Liverpool), 13 (Birmingham), 14 (Southampton) mars 2008
Joseph Haydn : Quatuor n° 67, opus 64 n° 5 «L’Alouette»
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 4, opus 18 n° 4
Nikolaï Miaskovski : Quatuor n° 13, opus 86
Dimitri Chostakovitch : Quatuor n° 13, opus 138

Quatuor Borodine: Ruben Aharonian, Andrei Abramenkov (violon), Igor Naidin (alto), Vladimir Balshin (violoncelle)


Courront-ils le marathon jusqu’au bout, c’est-à-dire dimanche peu avant 23 heures? Toujours est-il que dès le samedi à 11 heures du matin, les spectateurs ont rempli la Grande salle de la Cité de la musique, pour le copieux brunch du Quatuor Borodine, inaugurant un week-end de huit concerts. Mais il est vrai que l’affiche de cette troisième biennale de quatuors à cordes est telle qu’une maigre affluence aurait vraiment donné de quoi s’inquiéter quant à l’existence d’un véritable public pour la musique de chambre à Paris.


Le plus ancien des membres de la formation russe, le second violon Andrei Abramenkov, l’a intégrée en 1975, soit trente ans après sa constitution: avec le départ du violoncelliste Valentin Berlinski, remplacé par Vladimir Balshin en août 2007, c’est donc le dernier des fondateurs qui s’est retiré, de telle sorte qu’il était intéressant d’entendre dans cette nouvelle configuration un ensemble dont la moyenne d’âge a sensiblement diminué, pour s’établir désormais à un peu plus de cinquante ans.


Dans le Soixante-septième quatuor «L’Alouette», cinquième de l’opus 64 (1790) de Haydn, le caractère soyeux des sonorités et la maîtrise du style se conforment à un modèle de grâce et d’élégance, illustrant une certaine idée de «papa Haydn», à l’image de ce Menuet tout sauf rustique, comme destiné à des figurines en porcelaine de Saxe. C’est le même classicisme souverain qui préside au Quatrième quatuor (1799) de Beethoven, étonnamment viennois, d’une grande finesse de trait, et qui, malgré des pupitres inégaux, sous l’évident leadership à la fois technique et musical du premier violon Ruben Aharonian, privilégient une approche exclusivement apollinienne, au détriment de l’urgence et de la passion, tel ce Menuetto portant l’indication Allegretto mais joué d’ordinaire comme un Scherzo.


Après cette leçon d’interprétation, on les attendait sans doute encore davantage en seconde partie dans le répertoire russe, avec deux œuvres dédiées à leurs illustres aînés du Quatuor Beethoven. Si Miaskovski est connu – ou, plus exactement, réputé – pour ses vingt-sept Symphonies, il a également composé treize Quatuors. Certes peu aventureux, le dernier, daté de 1949, trahit néanmoins un formidable métier, en ce sens qu’il parvient à démontrer que l’on pouvait écrire de la bonne musique malgré les oukases jdanoviens, d’autant que les Borodine, pas plus rugueux qu’en première partie, l’abordent comme du Mozart (Moderato initial), du Mendelssohn (Presto fantastico) ou du Tchaïkovski (Andante con moto e molto cantabile).


Evidemment plus audacieux et significatif, le Treizième quatuor (1968) de Chostakovitch, servi par l’alto précis d’Igor Naidin, confirme les impressions précédentes: les Borodine ont tourné la page et ont trouvé leur nouvelle manière, s’agissant tant de l’expression que de la sonorité. Mais la force et l’émotion ne s’imposent pas moins, de même qu’en bis dans la première des Deux pièces (1931), l’Elégie tirée du premier acte de Lady Macbeth.



Simon Corley

 

 

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