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Les dix ans d’OstinatO

Paris
Théâtre du Châtelet
01/25/2008 -  
Manuel Rosenthal : Ouverture, Tempo di marcia et Cancan extraits de «Gaîté parisienne»
Wolfgang Amadeus Mozart : Cosi fan tutte, K. 588 (final du premier acte)
Hector Berlioz : Marche au supplice et Songe d’une nuit de sabbat extraits de la Symphonie Fantastique, opus 14
William Sheller : Final de la Symphonie «Sully» – La Tête brûlée – Quand j’étais à vos genoux – Le nouveau monde – Parade
Gabriel Fauré : Prélude de «Pénélope»
Maurice Ravel : Boléro

Marie-Adeline Henry (Fiordiligi), Anna Wall (Dorabella), Maria-Virginia Savastano (Despina), Vincent Delhoume (Ferrando), Vladimir Kapshuk (Guglielmo), Ugo Rabec (Don Alfonso), William Sheller (chant)
Orchestre-atelier OstinatO, Jean-Luc Tingaud (direction)


Son premier concert ayant eu lieu le 9 juillet 1997 à l’Auditorium Saint-Germain (voir ici), l’Orchestre-atelier OstinatO fête cette saison ses dix ans. Quand on célèbre un anniversaire, on se souvient et on invite ses amis: c’est donc ce qu’a fait Jean-Luc Tingaud, directeur musical de la formation depuis ses origines.


Présentant au fur et à mesure le programme avec sobriété, le chef français rappelle d’abord qu’il fut en 1996 l’assistant de Manuel Rosenthal lorsque celui-ci enregistra sa Gaîté parisienne (1938) pour Naxos: la soirée ne pouvait donc que s’ouvrir sur trois extraits du ballet de celui qui fut d’emblée «président d’honneur» d’OstinatO .Car c’est de cette rencontre que naquit l’idée de créer un ensemble offrant aux jeunes tout juste sortis du conservatoire la possibilité de se familiariser pendant deux ans avec le travail en orchestre, encadrés par des musiciens issus des meilleures phalanges de la capitale – on remarque d’ailleurs sur scène l’altiste Christophe Gaugué (Philhar’), le contrebassiste Sylvain Le Provost (Opéra) mais aussi le violoncelliste Xavier Gagnepain (Quatuor Rosamonde).


Au nombre des amis figurent – outre les anciens venus retrouver (et renforcer) l’orchestre pour cet événement – les artistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris: depuis 2006, les jeunes chanteurs se produisent ainsi une fois par an dans un spectacle dont OstinatO assure l’accompagnement. Dans le sextuor final du premier acte de Cosi fan tutte (1790) de Mozart, alignés en rang d’oignons en avant de l’orchestre, ils n’ont pas la tâche facile: côté jardin, les femmes font semblant d’y croire, tandis que côté cour, les hommes ont renoncé à faire oublier qu’il s’agit d’une version de concert. Quant au chant proprement dit, il paraît trop souvent fâché avec la justesse. Il vaut également mieux passer rapidement sur une prestation bien pâlotte, poussive et approximative dans les deux derniers mouvements de la Symphonie Fantastique (1830) de Berlioz, évoquant la salle de l’ancien Conservatoire où elle fut créée et où OstinatO se produisit pour l’un de ses premières apparitions publiques.


Mais au nombre des amis figure également William Sheller, dont OstinatO, après avoir donné la première de la Symphonie «Sully» (2004), a récemment gravé des œuvres symphoniques pour Universal. Le dernier des trois mouvements de cette Symphonie révèle une musique élégante et mobile, sans prétention et revendiquée comme telle, d’esprit néoclassique et répétitif. Ayant pris le micro, c’est désormais le «symphoman» qui assure la présentation, rappelant notamment qu’il a été l’élève d’Yves Margat, lui-même disciple de Fauré: occasion d’entendre le Prélude de Pénélope (1913), qui n’a rien à envier à sa musique de scène pour Pelléas et Mélisande. Privé de son piano coutumier, c’est avec l’orchestre que Sheller interprète quatre de ses chansons: dans leur fausse simplicité, elles dispensent une subtile mélancolie, tour à tour pensive et sereine, où ni le pathos ni la prétention n’ont droit de cité.


En conclusion, le Boléro (1928) de Ravel, évidemment, rapide et souriant, mais fade et techniquement médiocre, malgré quelques soli satisfaisants, en particulier celui du trombone. Pas de gâteau d’anniversaire ni de confetti, mais une rose jaune pour chaque musicien et, pour les spectateurs, les deux derniers numéros de Gaîté parisienne (Barcarolle des Contes d’Hoffmann et Galop d’Orphée aux enfers).


Le site de l’Orchestre-atelier OstinatO
Un site non officiel consacré à William Sheller



Simon Corley

 

 

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