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En bonne compagnie

Phoenix
Symphony Hall
01/24/2008 -  et 26, 27 janvier (Phoenix), 2, 3 février (Tucson) 2008
Concert de gala du 40e anniversaire: Ouvertures et airs d’opéras célèbres
Emily Pulley (soprano), Carl Halvorson (ténor), Donnie Ray Albert (baryton), Carolyn Betty (soprano).
Orchestre du Arizona Opera, Joel Revzen (direction).


Le « Arizona Opera » fêtait hier soir avec éclat le quarantième anniversaire de la compagnie.
Phoenix, Arizona. Il faut le voir pour le croire. Cinq cent mille habitants dans les années cinquante. Quatre millions aujourd’hui. Un désert magnifique qui recule devant une progression démographique quasi exponentielle et la raréfaction des pluies. Un été interminable et d’une brutalité implacable. Toutes les Mireille arizoniennes visitant la Crau en poufferaient de rire : « Voici la vaste plaine et le désert de feu ». Vraiment? Vous n’auriez pas un châle?
L’Arizona est connu pour son Grand Canyon et ses cactus géants ; Phoenix pour ses équipes de basket-ball, de baseball, de football américain; peut-être pour l’architecture visionnaire de Frank Lloyd Wright, mais certainement pas pour son orchestre symphonique (15 concerts par saison), son corps de ballet (5 ballets) ni son opéra.
Et pourtant. Voilà quarante ans que le « Arizona Opera », inlassablement, avec un budget limité, propose chaque année une saison lyrique de qualité: cinq opéras pour cinq représentations chacun; deux à Tucson (à 150 km au sud de Phoenix) et trois dans la capitale de l’état. Peu de superstars ici, mais le travail rigoureux de grands professionnels de la musique au service d’un public éclairé. Avec, ça et là, quelques productions d’un excellent niveau: le Ring en 1984, Les pêcheurs de perles, Macbeth plus récemment, ou des ouvrages peu joués : le Semele de Haendel, L’Opéra de quat’sous de Brecht et Weill, ou encore Le Mikado d’Arthur Sullivan.


On se pressait hier soir au Symphony Hall, non sans fierté. Parterre élégant, avant-scène fleurie; pour un peu on se serait cru à Carnegie Hall un soir de gala. Pour célébrer l’occasion, on a fait appel à l’orchestre de l’opéra sous la houlette de son directeur musical Joel Revzen, bien évidemment, ainsi qu’à quatre jeunes chanteurs qui semblent tous promis à un avenir intéressant.
Il serait impossible de rendre compte de tout un programme qui ne comportait que de « tubes ». Trop, même (18 en tout), et le Arizona Opera aurait pu inclure quelques pièces un peu plus rares, ou choisies dans le répertoire états-unien. Sans doute cela aurait-il donné à la soirée un intérêt musical plus vif.


Le programme débute par l’ouverture des Noces de Figaro. L’orchestre est limpide et le Maestro conduit ses musiciens avec fermeté et un sens évident de la phrase mozartienne qui lie apparente légèreté et vraie profondeur. Plus tard dans la soirée, l’ouverture de Carmen donnera aussi à l’orchestre l’occasion de faire preuve de panache.


Emily Pulley ne manque pas de sensibilité dans son « Sì. Mi chiamano Mimì ». Carl Halvorson ne semble pas très à l’aise dans l’air de Lenski extrait d’Eugène Onéguine mais signe un « En fermant les yeux » (Manon) touchant où sa voix de ténor lyrique et sa bonne prononciation du français semblent mieux adaptées au rôle de Des Grieux. Carolyn Betty trouve les sonorités rondes et dramatiques dans son interprétation du « Tacea la notte placida » (Il trovatore), mais la cabalette qui fait suite manque un peu de conviction. Donnie Ray Albert est le navire amiral de cette soirée. D’emblée, il s’impose avec le « Cortigiani » de Rigoletto, puis dans « Urna fatale » de La forza del destino. La voix a encore besoin d’acquérir de l’ampleur pour devenir un vrai baryton Verdi mais ce chanteur semble bien posséder les caractéristiques essentielles de cet emploi : voix riche, nerveuse, vibrante, tout particulièrement dans le registre aigu.


Au programme de la saison 2008/2009 : Rigoletto. Le Mikado, L’elixir d’amour, Don Giovanni, et Tosca.



Christian Dalzon

 

 

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