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Timide Cinquième

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/13/2008 -  
Piotr Moss : Cinq tableaux de Caspar David Friedrich, Tableau n° 4 «L’Abbaye dans la forêt» (création)
Gustav Mahler : Symphonie n° 5

Orchestre Lamoureux, Daniel Kawka (direction)


Fil rouge de la saison des Concerts Lamoureux, les pièces que Piotr Moss consacre à des tableaux de Caspar David Friedrich se révèlent ainsi au fur et à mesure de l’année (voir précédemment ici et ici): l’intégrale de cette suite en cinq parties ne sera présentée que le 1er juin sous la direction de Daniel Kawka, mais c’est déjà à lui qu’il revenait de créer la quatrième pièce (laquelle conclura le cycle lorsque celui-ci sera donné en entier).


De L’Abbaye dans la forêt (1810), le compositeur retient les références au passé ainsi que le cortège des moines davantage que ce croissant de lune dans lequel les exégètes voient le «signe d’un espoir d’autre chose après la vie terrestre»: paysage désolé, traversé de réminiscences de chant grégorien, de Pérotin ou d’un choral de Bach qui passent d’un groupe d’instruments à l’autre, tandis que la percussion ponctue une lancinante marche funèbre.


C’est également une marche funèbre qui ouvre la Cinquième symphonie (1902) de Mahler, dont l’Orchestre Lamoureux revendique fièrement la première parisienne, dès 1911, sous la direction de Camille Chevillard. Bien des années plus tard (mars 2001), Yutaka Sado, chef principal depuis 1993, avait repris le flambeau (voir ici) dans ce répertoire consacré encore plus tardivement par les «associations symphoniques» que par les autres formations de la capitale.


Daniel Kawka a le mérite d’éviter une surcharge d’intentions et de pathos, ce qui convient bien à la simplicité du célèbre Adagietto, et s’attache en outre à faire ressortir les différents éléments d’une polyphonie particulièrement riche. Mais cette approche sobre et analytique, pour louable qu’elle soit, confine trop souvent à la réserve et à la prudence, rédhibitoires dans cette musique. Manque de répétitions? Même si la mise en place laisse parfois à désirer, le tempo est trop retenu et, surtout, la mesure est battue de façon trop rigide. Cela étant, au-delà de cette impression générale de manque de saveur, l’interprétation ménage de bons moments, lorsque l’élan l’emporte sur la timidité (péroraisons du Scherzo et du Rondo final), et il faut saluer la remarquable prestation des soli (cor, trompette mais aussi clarinette).


Le site de Daniel Kawka



Simon Corley

 

 

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