|
Back
Dans le grand bain Paris
Conservatoire national de région
01/11/2008 -
Nicolas Bacri : Symphonie n° 6, opus 60
Jean-Louis Agobet : Ritratto concertante
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration Maurice Ravel)
Jean-Marie Cottet (piano)
Orchestre des étudiants du cycle spécialisé de la Ville de Paris, Xavier Delette (direction)
Aux côtés de son orchestre symphonique (voir ici), le conservatoire national de région (CNR) de Paris a également instauré une pratique orchestrale pour les étudiants de son cycle spécialisé, cursus d’une durée de deux à trois ans, assuré au CNR ou dans les conservatoires d’arrondissement et s’adressant aux jeunes musiciens désireux de s’orienter vers une filière préprofessionnelle. L’enseignement est suivi soit au Conservatoire National de Région de Paris, soit dans les conservatoires d’arrondissement, en vue du diplôme d’études musicales, une filière qui prendra prochainement le nom de «cycle d’enseignement professionnel initial» et qui mènera, à compter de 2009, au «diplôme national d’orientation professionnelle» – pour reprendre la plaisante expression figurant dans le programme très soigné distribué au public.
Pour cette première manifestation d’un orchestre de cycle spécialisé de la Ville de Paris, le directeur du CNR, Xavier Delette, a vu grand, notamment en commençant par deux oeuvres contemporaines données en présence des compositeurs. Comme de coutume s’agissant des formations de jeunes, les familles et les proches ont rempli l’auditorium Marcel Landowski de la rue de Madrid, d’autant que l’entrée était libre, mais de prestigieux aînés – Noel Lee, Jean-Claude Casadesus – sont également venus encourager ces débuts, aussi bien ceux de l’orchestre proprement dit que ceux des instrumentistes dans le «grand bain symphonique».
Conçue pour l’émission «Alla breve» de France Musique, la Sixième symphonie (1998), hommage à Serge Nigg, constitue l’une des plus belles réussites de Nicolas Bacri: dense, sombre et ramassée, cette «microsymphonie» d’un seul tenant (douze minutes), riche en références tout en conservant un ton éminemment personnel, frappe par son unité bien que faisant se succéder six épisodes de tempo et de caractère très différents.
Plus développé (vingt minutes), Ritratto concertante (2000) de Jean-Louis Agobet, au travers d’une spatialisation symétrique de la plupart des pupitres, multiplie les effets d’écho. Coloré, rythmé et puissant, le propos évoque parfois Messiaen, mais des salves de notes répétées et des zébrures de traits rapides installent ensuite un esprit plus léger et ludique. Au piano, Jean-Marie Cottet joue le jeu de la fusion avec l’orchestre davantage que de l’opposition ou même du dialogue: soliste et accompagnement se complètent plus qu’ils ne luttent, hormis une sorte de brève cadence peu avant la conclusion.
Après ce «portrait»… les Tableaux d’une exposition (1874) de Moussorgski, bien évidement dans l’orchestration de Ravel (1922): l’ensemble tangue parfois un peu, la justesse paraît parfois approximative, l’effectif manque de cordes et certains soli ne sont pas très heureux – à commencer par la trompette piccolo de Samuel Goldenberg et Schmuyle – mais Xavier Delette trouve le bon équilibre entre prise de risque et souci de mise en place, tandis que les interventions de la flûte, de la clarinette, du basson, du saxophone alto, du cor ou du tuba ténor ne manquent pas de tenue.
Le calendrier des manifestations au CNR de Paris
Le site de Nicolas Bacri
Le site de Jean-Louis Agobet
Simon Corley
|
