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Enfant terrible?

Paris
Malakoff (Théâtre 71)
12/04/2007 -  et 20, 21, 22 mars, 9 (Bourges), 18 (Sénart), 27, 29, 30 (Tours) novembre, 5, 7, 8* (Malakoff) décembre 2007, 27 janvier (Orléans), 18, 19 mars (Oullins) 2008
Philip Glass : Les Enfants terribles

Muriel Ferraro (Agathe, Dargelos), Myriam Zekaria (Elisabeth), Jean-Baptiste Dumora (Paul), Damien Bigourdan (Gérard)
Véronique Briel, Vincent Leterme, Stéphane Petitjean, Cécile Restier (piano et direction musicale)
Paul Desveaux (mise en scène), Yano Iatridès (chorégraphie), Joël Hourbeigt (lumières), Chantal de la Coste Messelière (scénographie), David Belugou (costumes)


La Maison de la culture de Bourges, en coproduction avec le Trident (Cherbourg) et le Volcan (Le Havre) et avec le «soutien» d’une autre scène nationale (le Théâtre 71 de Malakoff) ainsi que du fonds d’action lyrique de la SACD, présente Les Enfants terribles (1996), dernier volet, après Orphée (1993) et La Belle et la Bête (1994), de la trilogie de Philip Glass d’après des textes de Cocteau.


Le roman date de 1929, mais le compositeur, avec l’aide de Susan Marshall, a établi le livret (en français) à partir du scénario que Cocteau lui-même avait écrit pour le film (1950) de Melville. L’ambition du Gesamtkunstwerk continue décidément de fasciner les artistes: toujours en quête de concepts nouveaux, Glass qualifie en effet son œuvre de «dance opera pour quatre chanteurs, trois claviers et danseurs». Dans ce spectacle, les trois pianos digitaux sont placés derrière un rideau transparent, en fond de scène, parmi des arbres blancs, dépouillés par cet hiver au cours duquel Paul est frappé par une boule de neige dissimulant une pierre; les quatre chanteurs se répartissent les cinq rôles ainsi que celui du récitant (sonorisé), tout en se prêtant à quelques mouvements de danse.


Glass, enfant terrible de la création contemporaine? Rien n’est moins sûr. Egale à elle-même, sa musique tricote inlassablement, à peine perturbée par un leitmotiv «romantique», pour ne pas dire mélodramatique, qui apparaît dès l’ouverture. La ligne vocale tient essentiellement de la récitation: pas d’airs ni ensembles, mais un soin apporté à la mise en valeur des mots, d’autant plus frappants que les protagonistes y prêtent également une attention toute particulière. Mais cette déclamation évolue de façon totalement autonome par rapport au flux continu dispensé par l’accompagnement, suscitant un étrange décalage, tandis que la prosodie française est souvent malmenée: l’ensemble crée une impression artificielle, pas nécessairement déplacée, au demeurant, le langage de Cocteau ayant en outre parfois (mal) vieilli.


La production est portée par les quatre jeunes solistes qui, durant près de quatre-vingt-cinq minutes, ont le mérite de faire vivre la partition en même temps que la mise en scène expressive de Paul Desveaux et les chorégraphies plus distanciées de Yano Iatridès. Fidèles à l’époque du récit, les costumes de David Belugou apportent davantage de repères que la scénographie délibérément réduite – on n’ose dire minimaliste – de Chantal de la Coste Messelière, avec un plateau recouvert d’une fine poudre verdâtre. L’ensemble est intelligemment complété par les lumières de Joël Hourbeigt: beau travail, par exemple, que ces gigantesques ombres qui, durant un moment d’intense poésie, accompagnent les personnages.


Le site de Philip Glass
Le site du Théâtre 71



Simon Corley

 

 

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