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Pour le temps de l’Avent Paris Eglise Saint-Roch 11/13/2007 - et 6 (Gent), 7 (Frankfurt), 14 (Antwerpen) novembre 2007 Johann Sebastian Bach : Cantates n°s 1, 36, 61 et 62
Samuel Scheidt : Nun komm, der Heiden Heiland, SSVW 12
Heinrich Schütz : Nun komm, der Heiden Heiland, SWV 301
Dorothee Mields (soprano), Matthew White (alto), Jan Kobow (ténor), Peter Kooij (basse)
Collegium Vocale Gent, Philippe Herreweghe (direction)
Année après année, les «Concerts parisiens» de Philippe Maillard proposent un parcours parmi les cantates de Bach, confié aux meilleurs ensembles baroques: ainsi cette saison d’Akadêmia et Françoise Lasserre, le 18 décembre, mais aussi de Philippe Herreweghe et son Collegium vocale, habitués de longue date.
Avec un petit peu d’avance sur le calendrier liturgique, l’ensemble gantois et son chef ont mis sur pied un programme aussi copieux que cohérent, autour du fameux choral de Luther Nun komm, der Heiden Heiland («Viens, Sauveur des païens»): quatre cantates de Bach, dont deux – BWV 61 (1714) et BWV 62 (1724) – qui, débutant par ce texte, portent donc son titre; une autre – BWV 36 «Schwingt freudig euch empor» (1731) – qui en fait son deuxième numéro; la dernière – BWV 1 «Wie schön leuchtet der Morgenstern» (1725) – pour l’Annonciation, dont la thématique est évidemment appropriée; enfin, la mise en musique de ce même texte par Scheidt dans un motet extrait de ses Cantiones sacrae (1620) et par Schütz dans l’un de ses Petits concerts spirituels (1636) du Premier livre, venant successivement s’intercaler entre les cantates de Bach.
Un tel ordonnancement appelle un silence qu’on n’osera qualifier de religieux, mais que Philippe Herreweghe obtient en invitant le public, venu très nombreux en cette pluvieuse soirée d’automne, à n’applaudir qu’à la fin de chacune des parties. Et c’est avec plaisir que l’on retrouve son Bach simple, radieux et serein, répondant à l’invitation du livret à saluer l’arrivée du Christ par la «douce musique» («süsse Musica», BWV 1) ou «par le chant» («mit Gesang», BWV 36) et mettant en valeur ces richesses insoupçonnées qui renouvellent sans cesse l’intérêt suscité par cet immense corpus, comme ces pizzicati venant à l’appui du récitatif de basse évoquant les coups frappés à la porte du Seigneur (BWV 61).
En formation réduite (douze chanteurs, solistes compris), le Collegium vocale continue d’exceller dans ce répertoire. L’acoustique se révèle hélas assez peu favorable aux grands chœurs d’ouverture contrapuntiques, de même qu’aux soli, notamment aux voix d’hommes (Jan Kobow et Peter Kooij), mais Dorothee Mields, soignant la couleur, les phrasés et l’expression, tire remarquablement son épingle du jeu.
Philippe Herreweghe et son Collegium vocale seront de retour à Saint-Roch le 15 mai pour l’Oratorio de Pâques et l’Oratorio de l’Ascension de Bach.
Le site du Collegium vocale de Gand
Simon Corley
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