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Requiems Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 10/30/2007 - le 1er novembre 2007* Benjamin Britten : Sinfonia da Requiem, opus 20
Wolfgang Amadeus Mozart : Requiem, KV 626
Veronica Cangemi (soprano), Jennifer Larmore (mezzo), Jeremy Ovenden (ténor), Petri Lindroos (basse)
Orchestre Symphonique et chœurs de la Monnaie, Piers Maxim (chef de chœur), Mark Wigglesworth (direction)
Programmer chaque année, à l’occasion de la Toussaint, un grand requiem, voici ce que propose Peter de Caluwe, le nouveau directeur général de la Monnaie. Si celui de Verdi sera donné en 2008, et qu’il n’est sans doute pas improbable d’entendre par après ceux, célèbres, de Brahms, Berlioz ou Fauré, peut-on espérer voir à l’affiche ceux de Hindemith, Ligeti, Schumann ou Martin, plus rares ?
Pour l’heure, nous retrouvons l’Orchestre Symphonique de la Monnaie dirigé par son futur directeur musical dans la Sinfonia da Requiem (1939-1940), requiem purement symphonique de Britten, déjà interprétée au début de cette année sous la baguette de Vladimir Jurowski (ici). Dans une lecture concentrée et tendue, d’une grande violence, mais peut-être trop uniformément sombre, Mark Wigglesworth réitère la réussite de février. Que donnerait le War Requiem sous sa direction ?
Suit un Requiem (1791) de Mozart plus impressionnant qu’émouvant. A la tête d’un orchestre prouvant, une fois de plus, sa polyvalence, Mark Wigglesworth construit avec cohérence cet édifice sans le théâtraliser à outrance, et sans le plomber à l’excès, mais il manque cet indéfinissable souffle divin qui fait les grandes interprétations de cet archétype du genre. La prestation du quatuor de solistes n’est entachée d’aucune faute de goût : ténor lumineux et mozartien de Jeremy Ovenden, basse noble de Petri Lindroos, mezzo chaleureux mais discret de Jennifer Larmore – la Charlotte du Werther de Massenet à la Monnaie le mois prochain – et, surtout, soprano charismatique de Veronica Cangemi, Ismène encore à l’affiche de la nouvelle production de Mitridate (ici). Atout le plus remarquable de ce concert relativement court mais dense (une heure et quart de musique sans entracte), les chœurs de la Monnaie, excellemment préparés par Piers Maxim, ne manquent pas de projection et conjuguent ferveur et force de conviction.
Sébastien Foucart
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