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Tubes espagnols

Gijon
Teatro Jovellanos
08/19/2007 -  
Geronimo Giménez : La Boda de Luis Alonso (Intermedio)
Manuel de Falla : Noches en los jardines de España – El Amor brujo – El Sombrero de tres picos (Suites nº 1 et n° 2)

Jenny Lin (piano)
Orchestre symphonique de Gijon, Oliver Diaz (direction)

Chaque année, la deuxième grande ville de la Principauté des Asturies présente un festival international de piano, appelé jusqu'à présent "Millennium". Cet été, pour la huitième édition, dix concerts devaient être donnés entre le 16 et le 28 août, une soixantaine de jeunes pianistes originaires des Etats-Unis, du Canada, de Corée, d'Ukraine, de Suisse, de Chine, de Grèce et d'Espagne se retrouvant pour suivre parallèlement des "master classes".


Deux concerts étaient à relever. Le premier était donné dans le cadre de l'église de béton de l'Universidad Laboral – gigantesque (plus grand monument d'Espagne) et fascinant complexe, sous-utilisé, construit par l'architecte Moya Blanco dans les années cinquante dans un style néo-baroque et une vision totalitaire stupéfiants –, par Blanca Uribe, pianiste colombienne qui avait fait forte impression à Gijón il y a quelques années dans le Troisième concerto de Beethoven, pour une interprétation d'Iberia d'Isaac Albéniz.



Le second, par l'Orchestre symphonique de Gijon, avait pour cadre le cadre plus banal et passablement archaïque du Théâtre Jovellanos.


Il devait être consacré à la musique espagnole, écrite par des Espagnols (puisqu'il en existe d'excellente composée par des "étrangers" : Boccherini, D. Scarlatti, Lalo, Saint-Saëns, Chabrier, Rimski-Korsakov, Debussy et surtout Ravel).


Après une brève présentation des œuvres par le chef, ne compensant malheureusement pas l'absence totale et traditionnelle de ce côté des Pyrénées de tout élément sur les pages interprétées dans les programmes, l'Orchestre symphonique de Gijon, jeune et largement féminisé, disposé de façon classique, les contrebasses à gauche, les premiers violons à gauche et les seconds à droite, offrit en effet en guise d'apéritif un intermède très populaire extrait d'une zarzuela, Le mariage de Luis Alonso, composée en 1897 par Geronimo Giménez (1854-1923). La pièce, courte (moins de six minutes), légère et quelque peu surannée, agrémentée d'inévitables castagnettes, fut bien enlevée et devait, en principe, contraster avec les œuvres suivantes de Manuel de Falla.


Dans Les Nuits dans les jardins d'Espagne (1911-1915), l'orchestre démontra, somme toute, une belle homogénéité, les attaques étant sous la baguette (invisible) du fidèle serviteur du festival, Oliver Diaz, acérées comme il se doit. Jenny Lin, également souvent entendue à Gijon, fut excellente dans son rôle de membre privilégiée de l'orchestre pour évoquer ces impressions symphoniques. Très applaudie, elle offrit en bis un autre tube, Asturias (1886) d'Albéniz. Jouant trop vite, la pianiste ne géra pas toujours bien les écarts subits des deux mains, ce qui la conduisit à écraser quelques notes et à manquer le caractère ouvragé de la Légende.


Après une brève pause, l'orchestre fit vibrer la Danse rituelle du feu, extrait de L'Amour sorcier (1916), le chef sachant en souligner l'aspect ardent et l'urgence, une clarinette, très acide, ne se révélant malheureusement pas à la hauteur.


Il en fut un peu de même dans les deux Suites, plus lumineuses, du Tricorne (1919), où de surcroît la première trompette, nasillarde, s'égara en prenant Falla pour un compositeur de zarzuela. Un "Olé" lancé dans le désordre par les membres de l'orchestre après le solo de hautbois dans la superbe danse du meunier de la seconde suite, voulant ainsi rappeler sans doute qu'il s'agissait d'une musique de scène, parut bien incongru dans un ensemble plutôt bien tenu mais manquant d'autorité.


Le chef offrit à son tour en bis une nouvelle lecture de la Danse rituelle du feu, cette fois plus souple et plus rapide, le retour brutal des lumières indiquant clairement au public, largement plus jeune qu'à Oviedo, les insupportables éventails étant moins nombreux, qu'il était temps de partir.



Stéphane Guy

 

 

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