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Dans l’intimité du prince

Paris
Hôtel de Soubise
06/22/2007 -  
Gabriel Fauré : Nocturne n° 1, opus 33 n° 1
Robert Schumann : Fantasiestücke, opus 12
Johann Sebastian Bach : Fantaisie et fugue, BWV 904
Maurice Ravel : Valses nobles et sentimentales
Henri Dutilleux : Choral et Variations (Final de la Sonate pour piano)

Lorène de Ratuld (piano)


Concerts hebdomadaires (le samedi à 18 heures à l’Hôtel de Soubise), concerts mensuels (le jeudi à 12 heures 45 à la mairie du IXe), concerts gratuits dans les hôpitaux et, en point d’orgue de la saison, grand festival (dont la septième édition débute le 10 juillet prochain), Jeunes talents déploie d’ores et déjà une importante activité. L’association lance cependant deux nouvelles séries de manifestations: en attendant les «concerts-lecture» à l’auditorium Colbert (à partir du 19 octobre), les «Concerts du prince», qui, comme les séances du samedi, se tiendront dans le cadre privilégié de la chambre du prince à l’Hôtel de Soubise, ont été inaugurés par un récital de Lorène de Ratuld.


Agée de vingt-huit ans, la pianiste ne se range plus tout à fait parmi les «jeunes talents»: précisément, le but de cette série sera de présenter, selon un rythme mensuel, des artistes que l’association a découverts et soutenus à leurs débuts. Une manière de lutter contre un phénomène bien connu: les premiers pas se révèlent en effet souvent plus aisés à accomplir que la suite de la carrière, qui se heurte au moindre intérêt manifesté par les media et les organisateurs de concerts.


Dense et varié, le programme de Lorène de Ratuld débutait par le Premier nocturne (1883) de Fauré, droit et sans affectation, avant d’explorer une autre facette de l’univers de la nuit, celle des Fantasiestücke de l’opus 12 (1837) de Schumann. Traduisant une indéniable maîtrise technique, l’interprétation se révèle toutefois plus éloquente que poétique: sans manquer pour autant d’engagement et de puissance, voire de violence, elle semble trop souvent rester à la surface du mystère, des ambiguïtés ou de l’ironie de ces huit pièces.


Abordant ensuite la Fantaisie et Fugue BWV 904 (1725) de Bach, la pianiste y déploie une rhétorique modérément romantique, plus sage que visionnaire. Vives, agiles et volubiles, les Valses nobles et sentimentales (1911) de Ravel convainquent davantage, avec un Epilogue riche de nuances et de couleurs. De la Sonate (1948) de Dutilleux qu’elle a enregistrée pour Ame Son, elle ne joue que le mouvement final (Choral et Variations), mais elle restitue ce morceau de bravoure avec conviction, élan et virtuosité.


Il reste à espérer que les prochains «Concerts du prince» mobiliseront davantage de spectateurs que ce premier récital qui, en ces lendemains de Fête de la musique, n’a hélas attiré qu’un trop maigre public: une intimité certes idéale, offrant des moments véritablement privilégiés, mais une récompense bien insuffisante pour l’action de Jeunes talents.



Simon Corley

 

 

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