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Digne fille de sa mère

Paris
Salle Pleyel
05/29/2007 -  
Richard Strauss : Salomé, opus 54

Janice Baird (Salomé), Chris Merritt (Hérode), Anja Silja (Hérodiade), Alan Titus (Jochanaan), Wookyung Kim (Narraboth), Hanne Fischer (Un page), Oliver Ringelhahn, Kenneth Roberson, Peter Maus, Kevin Conners, Alfred Kuhn (Cinq juifs), Andreas Hörl (Premier Nazaréen, Second soldat), Andreas Kohn (Premier soldat), Carlos Aguirre (Second Nazaréen), Patrick Bolleire (Un Cappadocien), Naïra Ghazaryan (Un esclave)
Orchestre philharmonique de Strasbourg, Marc Albrecht (direction)


Cela devait être la Salomé de Nina Stemme – pour sa prise de rôle – mais, à Paris comme à Strasbourg quelques jours plus tôt (voir ici), la soprano suédoise a finalement dû déclarer forfait. Cette version de concert, soigneusement surtitrée, n’en méritait pas moins le déplacement Salle Pleyel.


D’abord pour retrouver dans la capitale l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et son directeur musical, Marc Albrecht, sous un meilleur jour qu’à l’automne dernier au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici). Dès lors, on voit mal ce qui vient justifier les quelques huées entendues au moment des rappels. La direction, dosée sans être nécessairement subtile, ne surjoue pas sans cesse la partition et n’entretient pas une surexcitation permanente qui serait en outre de nature à couvrir les chanteurs. Quant à la formation strasbourgeoise, certes pas parfaite dans les détails malgré de bons soli (hautbois, clarinette), elle tient néanmoins le choc de ces près de deux heures de musique ininterrompues et c’est un régal que de profiter de la sortie de la fosse de l’orchestre straussien, dont maint élément d’instrumentation ressort ainsi bien mieux qu’à l’habitude.


Ensuite pour bénéficier d’un plateau vocal digne des plus grandes maisons internationales, que ce soit le couple formé par Anja Silja et Chris Merritt, vocalement contestable, et encore, mais d’une présence scénique exceptionnelle – un tour de force pour une version de concert! –, le Jochanaan puissant et monolithique d’Alan Titus ainsi que le Narraboth de Wookyung Kim, au timbre clair et à la diction impeccable.


Enfin pour saluer la prestation de Janice Baird, tout juste sortie des représentations marseillaises de La Walkyrie (voir ici). La soprano américaine tire habilement parti de ses atouts (des aigus assurés, une voix ronde, une ligne de chant impeccable) et de ses faiblesses (des graves difficiles et peu timbrés) pour camper une princesse de Judée qui n’a rien d’une capricieuse Lolita, plus mûre, déterminée et odieuse qu’à l’ordinaire, très précisément celle que dépeint Hérode non sans effroi: «in Wahrheit ihrer Mutter Kind», «la digne fille de sa mère».



Simon Corley

 

 

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