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Le retour de Mikko Franck Bruxelles
Bozar, salle Henry Le Bœuf
04/20/2007 - 22 avril 2007
Einojuhani Rautavaara : A Requiem in Our Time
Richard Strauss : Tod und Verklärung, opus 24
Gabriel Fauré : Requiem, opus 48
Mari Palo (soprano), Gabriel Suovanen (baryton), BBC Symphony Chorus, Stephen Jackson (chef de chœur), Orchestre National de Belgique, Mikko Franck (direction)
Le jeune chef finlandais est enfin de retour ! Directeur musical de l’Orchestre National de Belgique, Mikko Franck n’a pu se produire, pour des raisons de santé, à aucun des concerts de la phalange nationale depuis le début de cette saison. Visiblement ravi de retrouver "son" orchestre, il propose un concert relativement court, mais cohérent par sa thématique, avant de céder son poste, en septembre, à Walter Weller, non sans, en principe, apparaître à sa tête une dernière fois en juin pour interpréter le choix du public…
Dédié à la mémoire de sa mère, A Requiem in Our Time (1953) de Einojuhani Rautavaara, écrit dans le cadre du concours de composition Thor Johnson de Cincinnati, est l’œuvre qui a permis à son auteur de commencer à établir sa notoriété. Ce requiem purement instrumental (pour treize vents et deux percussions) permet d’apprécier la souplesse et les qualités des cuivres de l’Orchestre National de Belgique, ainsi que les interventions, décidément toujours intéressantes, du timbalier Guy Delbrouck. Cette entrée en matière idéale est défendue avec conviction par un chef qui manifeste beaucoup d’affinités pour la musique de son compatriote dont il a enregistré quelques pages pour Ondine (un des disques a d’ailleurs été réalisé avec l’Orchestre national).
Portée par un éloquent pupitre de cordes, l’interprétation de Tod und Verklärung (1887-1888) de Richard Strauss est expressive, puissante et émouvante. Témoignant d’un sens certain de l’architecture et de la progression dramatique, Mikko Franck révèle toutes les beautés de cette partition. Qu’importe que tout ne soit pas techniquement parfait, du moment que le cœur y est ?
En seconde partie, l’orchestre et le chœur de la BBC trouvent sans peine la couleur et le climat adéquats dans le Requiem (1888-1891) de Fauré, lui aussi écrit suite au décès de sa mère. Bien que l’on puisse rêver d’une texture plus cristalline faisant davantage passer la lumière, leur lecture fait preuve de suffisamment de clarté, de légèreté et de transparence. Chantées avec l’humilité et le recueillement nécessaires, les parties solistes permettent à Mari Palo et à Gabriel Suovanen de se valoriser sans s’imposer. Il est toutefois dommage que les différentes sections du requiem soient espacées de trop longues pauses durant lesquelles le public ne peut se retenir de tousser, ce qui compromet la continuité du discours et l’impact émotionnel propre au chef d’œuvre de Fauré.
Sébastien Foucart
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