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Un chevalier en or

Paris
Opéra Bastille
10/13/1998 -  et 16, 21, 25, 28, 31 octobre 1998
Richard Strauss : Der Rosenkavalier
Felicity Lott (la Maréchale), Liliana Nikiteanu (Octavian), Ruth Ziesak (Sophie), Franz Hawlata (le baron Ochs), Peter Sidhom (Herr von Faninal), Ricardo Cassinelli (Valzacchi), Anne-Marie Owens (Annina)
Orchestre et Choeurs de l’Opéra National de Paris, Ulf Schirmer (direction musicale)
Herbert Wernicke (mise en scène, décors et costumes)

Une ombre menaçante planait sur cette reprise du Rosenkavalier. Après une grève de techniciens qui a conduit à l’annulation de la première, le 10 octobre, Anne-Sophie von Otter, souffrante, a déclaré forfait le matin du 13. Inévitable impatience, inéluctable déception. D’autant que la doublure annoncée est une roumaine inconnue descendue de l’avion trois heures avant le spectacle, Liliana Nikiteanu. A peine rassuré, nous apprenons quand même que la dame a fait l’ouverture de la saison du Staatsoper de Vienne dans le rôle pour lequel elle remplace la mezzo suédoise. Soulagements vite confirmés dès les premières notes. Ebahis de contentement, le coeur plus léger, nous assistons au début sur la scène parisienne d’une jeune interprète talentueuse, parfaitement à l’aise dans la tessiture d’Octavian, conférant au rôle une dimension mutine qui fait penser à Chérubin. La voix est chaleureuse, bien projetée, stable, le diction impeccable. Pour lui donner la réplique, Felicity Lott, majestueuse et irrésistiblement féminine, oscillant entre rire et larmes, maréchale idéale autant sur le plan vocal que physique ou dramatique. Pour compléter le trio, une Sophie piquante, un peu pimbêche, résolument sûre de ce qu’elle ne veut pas, Ruth Ziesak. La soprano sort des clichés de la jeune oie soumise et effacée qu’on nous présente trop souvent. Plutôt rafraîchissant. Vocalement la chanteuse offre une très jolie prestation. Les aigus sont présents, lumineux bien que fragiles, et l’acidité du timbre nourrit l’incarnation. Ochs, enfin, est à nouveau campé par l’excellent Franz Hawlata, qui nous avait ravi l’an passé par la souplesse de sa voix, la richesse de son timbre et ses irrésistible dons comiques. Tout cela est encore bien présent, pour notre plus grand ravissement. Tout ce petit monde évolue avec bonheur dans l’excellente mise en scène d’Herbert Wernicke, toujours magique par ses jeux de miroirs, vacillant constamment entre réalité et spectacle. La direction d’Ulf Schirmer quant à elle n’est pas à la hauteur du reste du spectacle. Trop rapide, trop bruyante, elle gène les chanteurs plus qu’elle ne les soutient. Plutôt triste dans une musique écrite pour magnifier les voix.



Katia Choquer

 

 

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