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Friends Bruxelles Conservatoire 04/13/2007 - Paul Hindemith : Quatuor à cordes n°5, opus 32 – Sonate pour alto et piano, opus 11 n°4
Wolfgang Amadeus Mozart : Trio pour alto, clarinette et piano "des Quilles", K. 498 – Quintette à cordes n°4, K. 516 (*)
Chen Halevi (clarinette), Antoine Tamestit (*) (alto), Silke Avenhaus (piano), Quatuor Arcanto: Antje Weithaas, Daniel Sepec (violon), Tabea Zimmermann (alto), Jean-Guihen Queyras (violoncelle)
Dans une série de trois concerts au Conservatoire, du 12 au 14 avril, le Quatuor Arcanto, créé il y a cinq ans par Tabea Zimmermann, et accompagné par Silke Avenhaus, Chen Halevi et Antoine Tamestit, a offert un programme s’étalant sur trois siècles, ambitieux et témoignant d’un grand éclectisme (Bartók, Ligeti, Brahms, Hindemith, Mozart, Benjamin, Schumann, Ravel et Turina), si bien qu’on peut parler de véritable mini-festival.
La convivialité, l’échange et l’amitié règnent sans conteste au sein du Quatuor Arcanto, et ce dès le Cinquième Quatuor à cordes (1923) de Paul Hindemith. Soucieux de rendre justice à la musique de ce compositeur trop souvent réputé austère, les musiciens livrent une interprétation prégnante, nette et d’une grande vigueur rythmique. L’expressivité dont ils font preuve se traduit par une atmosphère obsédante et violente. C’est le propre des grands musiciens de rendre n’importe quelle œuvre, même la plus cérébrale, familière et accessible et c’est précisément ce dont a bénéficié le public venu en nombre malgré le temps estival. Tabea Zimmermann, la pianiste Silke Avenhaus et le clarinettiste Chen Halevi, habitués de longue date à se produire avec le Quatuor, jouent ensuite le Trio "des Quilles" (1786) de Mozart dans la confidence et l’intimité. Option tout à fait pertinente, compte tenu de l’esprit dans lequel Mozart inscrit cette page dédiée à des amis, la famille Jacquin. La clarinette veloutée et d’une grande justesse d’expression de Chen Halevi faisait tout le prix de cette interprétation, alors que le piano de Silke Avenhaus était quelque peu anonyme. Néanmoins, plus d’insouciance et d’abandon auraient davantage convenu à leur Mozart.
La seconde partie de ce copieux et exigeant concert reprenait la même structure que la première : Hindemith suivi de Mozart. L’assurance et l’excellence de Tabea Zimmermann surprennent tout particulièrement dans une Sonate pour alto et piano en fa majeur (1919) particulièrement consistante et dans laquelle Silke Avenhaus retient cette fois-ci l’attention. Elève de l’altiste allemande, Antoine Tamestit rejoint le Quatuor Arcanto pour le Quintette en sol mineur (1787). Les vrais amis partagent et écoutent l’autre, et c’est ce que l’on ressent à l’audition de cette interprétation dans laquelle personne ne s’approprie le discours. Il est néanmoins permis de préférer dans cette œuvre d’envergure quasi symphonique plus d’extraversion, tant ce Mozart peinait quelque peu à prendre son envol.
Le site de Tabea Zimmermann
Le site de Silke Avenhaus
Le site d’Antoine Tamestit
Sébastien Foucart
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