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Rentrée de classe au Capitole

Toulouse
Capitole
10/08/1998 -  et 10, 11, 13, 14, 16, 17, 18, 20 octobre 1998
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor
Valeria Esposito/Annick Massis (Lucia), Marcelo Alvarez/William Joyner (Edgardo), Boris Statsenko/Marc Barrard (Enico), Cécile Galois/Élodie Méchain (Alisa), Umberto Chiummo (Raimondo Bidebent), Marc Laho (Arturo), Jean-Pierre Lautré (Normanno)
Orchestre et choeurs du Capitole, Paolo Carignani (direction), Nicolas Joel (mise en scène)

Pour l'ouverture de sa saison 1998/1999, le Théâtre du Capitole donne une belle preuve de dynamisme. En effet, cette nouvelle production de Lucia di Lammermoor, qui alterne deux distributions jeunes et dynamiques est réalisée en collaboration avec le prestigieux Metropolitan Opera de New York, signe d'un rayonnement international grandissant. De plus, il faut ajouter que la première distribution permettait d'entendre le jeune ténor Marcelo Alvarez, gloire montante qui vient d'enregistrer un excellent récital chez Sony. Ce chanteur a certainement été la grande révélation de ces représentations et son succès auprès du public toulousain a été des plus vifs. Il faut dire qu'il allie à une superbe voix de ténor lyrique une grande intelligence musicale, ne forçant jamais ses moyens et se montrant toujours nuancé malgré une puissance certaine, comme en témoigne une très émouvante mort d'Edgardo. Il faut ajouter à cela une conviction évidente, même si l'on sent parfois une certaine gaucherie dans le jeu, défaut aisément remédiable avec un peu plus d'habitude de la scène. Et comme l'homme se montre aussi simple, amical et chaleureux que le chanteur est éclatant, on peut sans peine lui prédire une très belle carrière. L'Edgardo de la deuxième distribution, William Joyner, pourtant chanteur fort correct, pâtissait sérieusement de la comparaison par son chant monochrome, parfois tendu, et une couleur de voix quelconque. De même, on pouvait largement préférer le baryton de la première distribution, Boris Statsenko, irrégulier et peu au fait du bel canto romantique mais tout de même présent et efficace à l'Enrico plus pâle de Marc Barrard, assez souvent en difficulté. Par contre, le choix pouvait se discuter davantage en ce qui concerne le rôle-titre. Aucune des chanteuses en présence ne pouvait prétendre rendre à la perfection un rôle où se sont illustrées rien moins que Maria Callas, Joan Sutherlant ou Anna Moffo, les deux ayant en effet une voix trop mince pour faire de l'ombre à leurs illustres devancières. Si Valeria Esposito semble disposer de moyens vocaux supérieurs et d'une technique plus spectaculaire, son timbre n'est pas toujours des plus flatteurs, notamment dans un grave absent, et ses vocalises staccato sont parfois bien agressives. Annick Massis, par contre, allie à un timbre plus homogène un engagement dramatique plus probant, ce qui rendait sa prestation vraiment touchante. On peut signaler enfin le Raimondotrès convenable d'Umberto Chiummo, un rien monochrome toutefois. Les autres rôles sont bien trop épisodiques pour permettre de porter un jugement sur les chanteurs. On peut le déplorer pour le ténor Marc Laho qui a donné le 15 octobre un excellent récital d'airs d'opéras français où il a fait montre d'une grande sûreté technique et d'un grand charme vocal. Ce chanteur reviendra àToulouse en décembre dans la Veuve Joyeuse, il est vivement conseillé d'aller l'applaudir. La direction vive et précise du jeune chef Paolo Carignani a été bien suivie par un orchestre du Capitole attentif et homogène. La mise en scène valait avant tout par la richesse et la beauté des décors comme des costumes, réellement superbes, d'Ezio Frigerio et Franco Squarciapino ainsi que par des éclairages soignés mais un rien trop sombres. La direction d'acteurs par contre, certainement trop conventionnelle, bridait visiblement la bonne volonté des chanteurs et ne parvenait pas à unifier l'action, qui semblait se résumer dès lors à une succession de tableaux esthétiques mais peu dramatiques, aspect renforcé par une utilisation très statique des choeurs. Cependant, l'ensemble avait de l'allure et le pari de présenter une équipe renouvelée était amplement réussi. Voilà qui s'annonce très prometteur pour la suite de la saison !



Laurent Marty

 

 

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